Depuis février 2025, les cigarettes électroniques jetables – aussi appelées puffs – sont interdites en France. Pourtant, elles sont toujours disponibles dans certaines boutiques et sur les réseaux sociaux, ce qui inquiète les autorités sanitaires.
Colorées et parfumées, les cigarettes électroniques jetables sont prisées des jeunes, principale cible de ces produits. Malgré l’interdiction à la vente qui remonte à plus de 6 mois, les habitudes de ces fumeurs n’ont pas vraiment changé ; il est toujours facile de s’en procurer. Si certains commerçants invoquent la liquidation de stocks existants au journal Le Parisien, d’autres en vendent ouvertement.
Marché noir sur Snapchat
Les puffs sont proposées également sur les réseaux sociaux, notamment Snapchat sur lequel un véritable marché noir semble avoir vu le jour. Elles sont vendues en lot, une vingtaine d’euros pour six appareils. De son côté, la DGCCRF (Répression des fraudes) a indiqué que sur 160 établissements contrôlés (épiceries, bars, boutiques de vapotage, buralistes, sites de vente en ligne), 13 commercialisaient encore des cigarettes électroniques jetables.
Certains fabricants détournent l’interdiction en proposant des cartouches de rechange, mais qu’il n’est plus possible d’enlever après utilisation. Or, ces modèles sont présentés comme rechargeables, donc réutilisables.
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La cigarette électronique dès le collège
Selon l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT), en 2022, un collégien sur cinq et 44 % des lycéens avaient déjà vapoté. Les puffs ont la faveur des jeunes pour démarrer leur consommation tandis que la cigarette électronique cible davantage les addicts au tabac qui cherchent une alternative. Or, ces produits jetables constituent une porte d’entrée vers le tabagisme : « Le fait d’utiliser la puff avec des taux de nicotine de l’ordre de 25 mg de nicotine par puff, c’est beaucoup », assure le tabacologue Bernard Antoine. « Ça peut engendrer une dépendance, parce que la nicotine est psychostimulante. »
L’interdiction de la vente des puffs résulte d’une mobilisation de médecins et associations anti-tabac pour qui ces produits, destinés à des jeunes de 13 à 16 ans, sont particulièrement dangereux pour la santé. « La nicotine va agir sur un cerveau en développement et modifier son fonctionnement. La répétition de la prise va même endommager des parties du cerveau connues pour contrôler l’humeur ou même les impulsions », a expliqué à France Info la docteure Anne Stoebner-Delbarre, médecin addictologue. En outre, leur fabrication à base de plastique et de batterie au lithium non recyclables pose un problème pour l’environnement.