Vapotage : les liquides des recharges sont-ils sûrs ?

Le magazine 60 millions de consommateurs fait le point sur les « e-liquides », utilisés pour recharger les cigarettes électroniques.
En premier lieu, sur leur composition, les fabricants ont l’obligation de déclarer à l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) les ingrédients utilisés pour fabriquer les e-liquides quand ils contiennent de la nicotine, et ce depuis 2016. Ces informations sont accessibles à tous sur le site de l’Agence depuis octobre 2020, pour les produits commercialisés en France. En revanche, pour les liquides ne contenant pas de nicotine, le consommateur doit se tourner vers le fabricant. Et si les fabricants semblent plus ouverts et transparents que les industriels du tabac selon l’association de vapoteurs Sovape, le magazine indique toutefois qu’ « aucun contrôle systématique n’est réalisé pour vérifier la conformité du produit avec ce qui est indiqué au consommateur ». Par ailleurs, la liste ne concerne que les ingrédients incorporés. Or, ces derniers peuvent se modifier dans le temps et se mélanger entre eux pour donner naissance à des « ingrédients néoformés », dont on ne connait pas les effets…

En second lieu, le magazine s’est intéressé à la sûreté des « e-liquides » ; s’ils n’ont présenté jusqu’à présent aucun risque, en dehors des liquides faits maison ou des produits frelatés achetés sur le marché noir ou à l’étranger, nous manquons de recul sur des effets à long terme.
L’Anses a dressé un bilan des produits du vapotage en octobre 2020 dans lequel elle révèle que des ingrédients interdits se sont retrouvés dans certains e-liquides ayant été commercialisés. A noter que le taux de produits non réglementaires introduits sur le marché a chuté depuis quelques années. Ainsi, seuls 3,5 % des e-liquides commercialisés en 2019-2020 contenaient des substances classées cancérogènes, mutagènes ou toxiques pour la reproduction.

Pour faire le bon choix, Sébastien Béziau, vice-président de l’association Sovape, conseille aux consommateurs de privilégier les marques qui ont pignon sur rue et les commerçants spécialisés. Le marquage NF, délivré par l’Afnor, est un bon indicateur, mais la certification est coûteuse et tous les fabricants ne peuvent s’y soumettre. Pour Sébastien Béziau, « ce n’est pas parce qu’un produit n’est pas marqué Afnor qu’il est de mauvaise qualité ». Enfin, il est recommandé de limiter le nombre d’arômes et d’opter pour une juste dose de nicotine.

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