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Compléments alimentaires : pourquoi faut-il s’en méfier ?

La consommation de compléments alimentaires s’est intensifiée ces dernières années. Or, ils ne sont pas sans danger, même pour les plus « naturels » d’entre eux. Toxicité, mésusage, interactions médicamenteuses…, l’Anses tire la sonnette d’alarme.

Une consommation banalisée

Le magazine « 60 millions de consommateurs » fait le point sur les dernières révélations de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), dévoilées lors d’une conférence de presse le 24 mars dernier, au sujet des compléments alimentaires.

Leur consommation est très répandue, voire banalisée, auprès du grand public. Ils existent sous différentes formes : gélules, pastilles, pilules, sachets en poudre, ampoules de liquide ou encore gummies (gommes gélifiées comme des bonbons). Ces dernières rencontrent beaucoup de succès en raison de leurs couleurs attrayantes, de leurs formes ludiques et leurs arômes fruités, ce qui les rend particulièrement appétissantes. De ce fait, elles présentent un risque pour les enfants qui tomberaient sur une boîte et pourraient en avaler plusieurs d’un coup, avec des incidences graves sur leur santé.

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Les principaux dangers des compléments alimentaires

Fanny Huret, responsable de la mission Nutrivigilance de l’Anses, classe les dangers des compléments alimentaires en quatre catégories :

  1. La toxicité intrinsèque : l’Anses a déjà dénoncé le danger mortel des compléments alimentaires coupe-faim à base de Garcinia cambogia (une plante interdite dans les médicaments mais autorisée dans les compléments alimentaires).
  2. Le mésusage : notamment le surdosage, avec le cas spécifique de la vitamine D chez les nourrissons. Bien qu’indispensable, une prise mal dosée peut entraîner des conséquences irréversibles sur les reins.
  3. Les interactions médicamenteuses : certaines plantes interagissent avec les médicaments, réduisant l’efficacité de certains traitements.
  4. L’adultération (la tromperie sur un ou plusieurs ingrédients) : c’est notamment le cas de produits vendus sur Internet, qui peuvent contenir des substances frauduleuses. Méfiance notamment avec les sites Internet hébergés en dehors de l’Union européenne susceptibles de vendre des produits dangereux.

La vente libre des compléments alimentaires augmente le risque pour la santé du consommateur. Aymeric Dopter, chef de l’unité d’évaluation des risques liés à la nutrition de l’Anses, déplore auprès de « 60 » : « Il y a une consommation un peu sauvage qui découle du libre arbitre du consommateur qui va être confronté à des effets indésirables ». S’il conseille de se tourner vers les pharmacies, il invite à garder en tête que le pharmacien est un commerçant qui peut décider de mettre en avant certains produits plutôt que d’autres pour faire du profit.

Que faire en cas d’effets indésirables ?

En cas d’effets secondaires après la consommation de compléments alimentaires, il est possible d’effectuer un signalement auprès du dispositif de Nutrivigilance de l’Anses en se rendant sur le site www.nutrivigilance-anses.fr et en remplissant le formulaire en ligne.

Il est recommandé de consulter un médecin avant de se tourner vers la prise de compléments alimentaires. Une analyse de sang permettra au professionnel de santé d’orienter le patient vers le traitement le plus approprié.