Alors que le secteur de l’édition amorçait un redémarrage, la crise sanitaire l’a également heurté de plein fouet. Le marché connaît une baisse historique depuis le début du confinement : – 66 % en valeur et – 58,5 % en nombre d’exemplaires sur la période du 16 mars au 12 avril 2020 par rapport aux quatre mêmes semaines de 2019, selon une étude de l’institut GFK pour Livres Hebdo. Tous les genres sont touchés, en particulier les guides touristiques (- 97 %), les livres d’art (- 90 %) et les sciences humaines (- 84 %). La littérature générale souffre moins mais accuse tout de même une baisse de 59 % des ventes.
A l’annonce du confinement, seuls les commerces de première nécessité ont été autorisés à rester ouverts. Les librairies ont dû baisser le rideau et avec elles, ce sont tous les acteurs de la filière qui ont été touchés : les éditeurs, les imprimeurs et les distributeurs, soit environ 50 000 salariés. De nombreux événements ont été annulés, comme le Salon du Livre à Paris. Les auteurs sont aussi impactés avec des publications retardées. Certains grands groupes ont maintenu leur activité via la livraison, comme la Fnac ou Cultura. Certaines librairies proposent également de commander en ligne et de récupérer les ouvrages sur rendez-vous, ou encore de livrer avec des frais de port réduits. A titre d’exemple à Strasbourg, la librairie Kléber assure la livraison de livres pour 1 € de frais de port.
Dans ce contexte, les usages dématérialisés semblent se développer. La Hadopi (Haute autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur Internet) a ainsi mené une enquête après les quatre premières semaines de confinement. Il en ressort, d’une part que la consommation de biens culturels est « indispensable à l’équilibre en période de confinement » pour 56 % des sondés, d’autre part que l’usage du livre numérique a progressé depuis le début du confinement.