La technique de l’épilation à la lumière pulsée (intense pulsed light ou IPL) est comparable à celle de l’épilation au laser : des flashs de lumière cible la mélanine présente dans le follicule pileux et provoque, par un effet thermique, la chute du poil tout en ralentissant sa repousse. Cette technique est toutefois moins puissante et moins invasive que le laser, dont les résultats sont a priori définitifs, alors que celle à la lumière pulsée est considérée comme « semi définitive », nécessitant plus de retouches et pouvant être pratiquée à domicile.
Une technique qui s’est démocratisée
Les appareils IPL se sont développés dans les années 2000 et sont utilisés tant par des professionnels (dermatologues et médecins professionnels de l’esthétique, opérateurs agissant sous la responsabilité de médecins, salons d’esthétique) que par des particuliers. Il existe en effet des appareils que les consommateurs peuvent se procurer pour quelques centaines d’euros. Mais cette pratique n’est pas sans risque et exige un minimum de précautions. Elle n’est pas adaptée à tout le monde non plus. La technologie IPL sera en effet plus efficace sur les peaux claires et mates, avec des poils allant du blond naturel au brun foncé ou noir. Mais elle le sera beaucoup moins sur les poils très clairs, roux, gris ou blancs. Les caractéristiques de l’appareil jouent également un rôle dans son efficacité.
Effets indésirables et manque d’encadrement
L’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) alerte sur les effets indésirables et le manque d’encadrement de l’épilation à la lumière pulsée. Si les conséquences sont souvent mineures (douleur, érythèmes, sensation de brûlure), certaines peuvent s’avérer plus graves, telles que des troubles de la pigmentation et des lésions oculaires en cas de mésusage. L’Anses indique également que « ces pratiques pourraient entraîner un retard de diagnostic de cancer de la peau, l’IPL pouvant en effet dénaturer la couleur de lésions précancéreuses et empêcher ainsi la détection précoce de mélanomes ».
Concernant la pratique des professionnels, l’Anses recommande la mise en application d’un socle commun de formation. Aujourd’hui, les niveaux de formation des professionnels amenés à utiliser ces appareils dans le milieu de l’esthétique sont hétérogènes. « De fait, il n’existe à ce jour aucune obligation en la matière ». Parmi les compétences à acquérir par les professionnels, l’Anses pointe la capacité à identifier les situations pour lesquelles un diagnostic dermatologique préalable est requis.
Précautions et contre-indications
Les consommateurs comme les professionnels doivent également être informés des contre-indications et bonnes pratiques à respecter. Notamment, porter des lunettes, éviter les zones proches des yeux, espacer les séances d’au moins un mois, être âgé de plus de 15 ans, éviter les zones tatouées, etc. La pratique est également déconseillée en présence d’anomalie cutanée, prise médicamenteuse de traitements photo-sensibilisants et anticoagulants, couleur de peau ou nature du poil non adaptées, exposition aux UV… L’Anses détaille sur son site l’ensemble des contre-indications et des précautions à prendre avant toute épilation IPL.