Prisée en décoration d’intérieur pour son aspect esthétique et raffiné, l’herbe de la Pampa est en réalité une plante invasive problématique. Sa seule présence dans votre jardin pourrait vous coûter jusqu’à 150 000 € d’amende.
L’Herbe la Pampa perturbe les écosystèmes
Originaire d’Amérique du Sud, l’herbe de la Pampa (de l’espèce Cortaderia selloana) a été exportée et est devenue une plante ornementale prisée des jardins occidentaux. Or, cette plante à feuille persistante est qualifiée d’espèce exotique envahissante (EEE) « nuisant à la biodiversité » depuis avril 2024.
Un seul spécimen peut générer jusqu’à 10 millions de graines pouvant être poussées par le vent jusqu’à 25 km de distance. L’herbe de la Pampa est connue par ailleurs pour prendre le dessus sur les espèces végétales locales et perturber ainsi l’écosystème sans pour autant apporter de bénéfice à la faune.
Elle est inscrite au règlement européen n°1143/2014 et figure dans l’annexe I-3 de l’arrêté du 14 février 2018 relatif à la prévention de l’introduction et de la propagation des espèces végétales exotiques envahissantes sur le territoire métropolitain. En France, il est désormais interdit de vendre, détenir, transporter ou échanger l’herbe de la Pampa sous sa forme vivante, en plants ou plantes en pot.
A lire aussi : Gare aux plantes toxiques, en intérieur ou au jardin
Jusqu’à 150 000 € d’amende
Selon l’article L415-3 du code de l’environnement, les personnes qui contreviendraient à la loi sont passibles de 150 000 € d’amende, et de trois ans d’emprisonnement. Dans la région Grand Est, la préfecture de la Marne fait un rappel à la loi et recommande aux personnes qui ont de l’herbe de la Pampa dans leur jardin « d’éviter la dissémination de ces plantes, et de procéder à leur destruction afin de les remplacer par des espèces locales qui ne posent pas de danger pour la nature ». En raison de la profondeur des racines, l’intervention d’un professionnel peut se révéler nécessaire.
Du côté des professionnels, ceux qui détiennent des stocks de ces plantes doivent les détruire, en veillant à ne pas favoriser sa propagation dans la nature. Selon l’interprofession de la filière horticole Valhor, les contrôles devraient être renforcés à l’avenir.