L’inflation se traduit par une augmentation générale et durable des prix. Elle est depuis plusieurs décennies assez basse en France, oscillant entre 0 et 3 %. Mais depuis l’été 2021, elle a augmenté brusquement, passant de 1,5 % en juillet 2021 à 6,8 % en juillet 2022.
Ce taux reste toutefois inférieur au niveau de la zone euro (9,1 %) et à celui d’autres pays européens qui ont dépassé les 10 % (Belgique,Espagne, Grèce…), voire les 20 % pour les Pays Baltes (Estonie, Lettonie et Lituanie). Des chiffres qui n’avaient plus été atteints depuis les années 1980.
Des causes multiples pour une inflation record
La situation particulière de la France est due en partie au « bouclier tarifaire » et à un parc nucléaire important qui la rend moins dépendante des importations d’énergies fossiles. À noter toutefois que le bouclier tarifaire a ses limites. Le plafonnement de la hausse à 4 % en 2022 passera à 15 % en 2023. Mais il pèse fortement sur les dépenses publiques et ne sera pas éternellement un rempart contre l’envolée des prix.
Contrairement aux projections des banques centrales, qui n’y voyaient qu’un phénomène passager, l’inflation semble s’installer durablement.
Parmi les causes identifiées, nous pouvons citer le regain de la pandémie de Covid-19, la guerre en Ukraine, la relance budgétaire massive (en passant par un accroissement de la dette de certains États) et la faiblesse de l’euro, dont le recul amorcé en 2021 s’est accéléré en 2022. L’augmentation des prix de l’énergie et la politique monétaire des banques centrales font également partie des facteurs structurels en faveur de l’inflation.
Les prix vont continuer d’augmenter
En conséquence, le pouvoir d’achat subit une baisse qui pèse surtout sur les ménages plus modestes ainsi que sur les personnes âgées qui dépendent de leur retraite et de leur épargne. Car l’inflation se traduit concrètement dans le quotidien des consommateurs par la hausse importante des prix de nombreux produits et services. C’est notamment le cas de l’essence, de l’alimentation (fruits frais, viande, produits laitiers, pain et boissons) mais aussi de l’électroménager (+ 12 % pour les aspirateurs, + 11 % pour les réfrigérateurs et les smartphones ou encore + 7 % pour les imprimantes).
À lire aussi : « Loi pouvoir d’achat : des mesures insuffisantes ? »
Une forte progression de l’inflation entraîne par ailleurs des effets économiques néfastes, à savoir une perte de compétitivité pour les pays (par rapport à ceux où les prix augmentent moins vite), une incertitude grandissante qui réduit le potentiel de croissance et une baisse d’activité qui peut mener à une stagnation, voire une récession.
Une inflation durable
Il est difficile de lutter contre l’inflation car la politique monétaire reste le principal instrument permettant d’agir, mais avec des résultats à moyen, voire long terme. Par ailleurs, l’inflation évolue en cycle plutôt long et la dynamique du commerce mondial s’affaiblit. Les perspectives pour 2023 sont peu réjouissantes. Alors que la Banque centrale européenne tablait sur un objectif de 2 %, le Gouvernement français annonce une inflation de l’ordre de 4,2 %.
Le ministre de l’Économie Bruno Le Maire a souligné que le retrait progressif des dispositifs de soutien (remise carburant, hausse des prix du gaz et de l’électricité limitée à 15 % au 1er janvier 2023) se traduirait par une inflation « élevée » en « décembre, janvier, février 2023 ».
À retenir :
- L’inflation se traduit par une augmentation générale et durable des prix ;
- Depuis 30 ans, elle était plutôt basse (entre 0 et 3 %) mais est désormais proche des 7 %, une situation qui pourrait perdurer ;
- Les causes sont multiples : crise sanitaire, guerre en Ukraine, relance budgétaire, faiblesse de l’euro ;
- Les conséquences pèsent sur le budget des ménages, surtout les plus modestes, ainsi que les personnes âgées ;
- La France est moins impactée que d’autres pays européens, notamment grâce au bouclier tarifaire ;
- L’arrêt de ce dispositif, ainsi que d’autres en place comme la « remise carburant », devraient entraîner une inflation élevée en 2023.
