Pendant longtemps, la réparation des objets, quels qu’ils soient, a été reléguée au second plan. Mais la pratique bénéficie désormais d’une perception positive et progresse de façon constante, bien que des freins demeurent.
L’Ademe (Agence de la transition écologique) a publié une nouvelle édition de son rapport « Perception et pratiques des français en matière de réparation en 2024 », après deux premières études réalisées respectivement en 2015 et 2019.
Image positive de la réparation
La réparation bénéficie d’une image positive auprès des Français, atteignant 83 % en 2024, soit 10 points de plus qu’il y a 10 ans. Et son bénéfice pour l’environnement est admis par l’écrasante majorité des Français (91 %, + 4 points par rapport à 2019).
Pourtant, malgré cette perception positive, le secteur de la réparation souffre toujours d’un manque de visibilité de ses acteurs. Moins de la moitié des Français (46 %) estime que le secteur est connu du grand public, soit 10 points de moins par rapport à 2014.
Plusieurs initiatives ont été mises en œuvre afin de lutter contre ce manque d’information. C’est le cas de l’indice de durabilité (anciennement indice de réparabilité) qui renseigne les consommateurs sur le niveau de réparabilité des produits, mais aussi du bonus réparation qui permet de bénéficier d’une réparation à moindre coût chez les réparateurs labellisés QualiRepar.
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Majorité d’autoréparation
Si la perception de la réparation est très positive, qu’en est-il des usages réels ? Il se trouve que l’autoréparation est largement répandue puisque 71 % des Français déclarent la pratiquer, contre 36 % qui ont fait appel à un réparateur indépendant.
Moins de la moitié des Français (41 %) a recours au remplacement d’un objet en cas d’incident, soit 13 points de moins qu’en 2019. Un élément très favorable qui marque un changement dans le rapport à la réparation ces dernières années.
Le second frein identifié repose sur les tarifs pratiqués par les professionnels. Un tiers (32 %) des répondants déconseille la réparation, principalement en raison d’un prix jugé trop élevé. L’étude relève que le prix acceptable pour une réparation est sensiblement équivalent à la valeur résiduelle du produit*, jusqu’à 100 € (limite psychologique au-delà de laquelle la réparation est perçue comme trop onéreuse, quelle que soit la valeur du bien).
Plus de visibilité et de transparence
Dans son enquête, l’Ademe a interrogé les consommateurs sur les leviers à activer pour les inciter à réparer leurs biens plus fréquemment. Outre le coût, les deux actions identifiées sont :
– Un accès plus simple à la réparation : meilleure information, plus de réparateurs à proximité et réduction des délais ;
– Une plus grande confiance : honnêteté et fiabilité attendues des réparateurs, transparence sur les coûts et plus de garanties sur la réparation.
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*Valeur estimée du produit à la fin de sa durée d’utilisation ou de sa période d’amortissement