Bien que les écarts de prix entre les produits alimentaires bio et conventionnels se réduisent, les Français délaissent les produits biologiques en grande majorité pour des raisons économiques. Dans l’ensemble, à cause de l’inflation, les Français ont augmenté leurs dépenses tout en réduisant leur consommation alimentaire (selon les chiffres de l’Agence bio, la consommation alimentaire connait un recul inédit de 5,1 % en 2022, hors inflation). Côté produits bio, les prix sont en moyenne 20 à 30 % plus élevés, ce qui constitue un frein pour un grand nombre de consommateurs.
Les raisons du recul de l’alimentation bio
Par ailleurs, les consommateurs semblent moins convaincus aujourd’hui par les promesses fondatrices des produits biologiques, à savoir un meilleur effet sur la santé et sur l’environnement. La profusion de labels a contribué a semé la confusion, les consommateurs ne sachant pas toujours identifier ce qu’ils recouvrent et ce qui les distinguent.
En outre, les consommateurs accordent davantage d’importance aux produits locaux (86 %), dans lesquels ils ont plus confiance que dans les produits biologiques. Ils privilégient ces produits afin de soutenir l’économie locale et contribuer à la protection de l’environnement tout en ayant le sentiment d’agir pour leur santé. À noter toutefois que le bio local est en progression de 3,9 %.
Pourtant, les produits bio ont mieux résisté à l’inflation que les produits conventionnels. Certains aliments ont vu leur prix en conventionnel progresser davantage et plus rapidement, resserrant les écarts de prix*.
L’alimentation bio, selon les consommateurs
Enfin, il existe de nombreuses disparités selon les profils de consommateurs. Dans son baromètre des produits biologiques en France, l’Agence bio dresse 5 catégories types de consommateur (les hésitants, les convaincus, les réfractaires, les impliqués contraints et les désintéressés). Les consommateurs convaincus par le bio (26 %) demeurent majoritairement des urbains, CSP+** et diplômés…
* L’évolution des achats de produits issus de l’agriculture biologique par les ménages français depuis 2015 – France Agrimer (2022)
** Catégories socioprofessionnelles les plus favorisées