La crise sanitaire a impacté tous les domaines d’activité et le secteur du crédit n’y a pas échappé. D’après les chiffres de l’Association française des sociétés financière (ASF)* publiés en juillet dernier, le crédit à la consommation sur le lieu de vente a chuté jusqu’à -68 % en avril 2020. Au total, sur l’année, le crédit à la consommation avait chuté de 12 %, soit la plus forte baisse depuis la crise financière de 2008.
D’après le rapport de l’ASF, les résultats pour l’année 2021 sont « encourageants » avec un rebond de l’activité de + 6,6 % par rapport au premier trimestre 2020 et + 1 % par rapport à 2019. Sur le premier semestre, le marché français du crédit à la consommation a progressé d’environ 25 %, revenant à son niveau d’avant crise sanitaire. Ce sont les crédits dédiés à l’habitat qui ont été particulièrement sollicités, avec une progression de 24,9 % sur un an, à 2,64 milliards d’euros, et de 15,8 % par rapport au premier semestre de 2019.
Les crédits automobiles ont aussi augmenté (+ 20,5 % pour les véhicules neufs et + 29,2 % pour les véhicules d’occasion), sans toutefois atteindre les niveaux d’avant Covid. À l’inverse, les crédits concernant d’autres biens ou services ont connu une croissance de 39,4 %, un niveau plus important qu’au premier semestre 2019.
En ce qui concerne les crédits renouvelables, la production a progressé de 13 % sur un an, et de 27,4 % pour celle des prêts personnels. Leurs montants restent cependant également inférieurs à la première moitié de 2019.
Par ailleurs, les Français sont de plus en plus nombreux à opter pour le paiement fractionné de leurs achats en ligne (c’est-à-dire la possibilité de payer le montant en plusieurs fois, avec ou sans frais selon les sites marchands). D’après un sondage réalisé par le leader français du paiement fractionné FLOA (ex-Banque Casino) en juin dernier, un Français sur trois (31 %) a eu recours au paiement en plusieurs fois sur les 12 derniers mois contre un Français sur quatre (25 %) en 2020. Ce mode de paiement échappant à la réglementation actuelle, la Commission européenne compte mettre en place des mesures réglementaires destinées à freiner ces dispositifs et favoriser le recours au crédit à la consommation classique.
Ainsi, un projet de révision de la directive de 2008 sur le crédit à la consommation est en cours d’examen. Il vise à renforcer la protection du consommateur dans un monde de plus en plus digitalisé. Selon le journal économique « La Tribune », qui a eu accès au texte : « Un principe semble se dégager : celui de réintégrer dans la réglementation du crédit à la consommation tous les types de prêts de faible montant et de courte durée qui y échappaient jusqu’ici ».
* L’ASF regroupe 270 entreprises spécialisées. En matière de crédit à la consommation, ses adhérents représentent près de 50 % de l’encours de l’ensemble des établissements de crédit et la majorité des opérations de crédit renouvelable.