Alors que le parc automobile français ne cesse de croître, et malgré l’obligation périodique du contrôle technique des véhicules, le nombre de ces visites au centre technique a reculé pour la première fois en 2019. Le Conseil national des professions de l’automobile (CNPA) dénombre 738 753 contrôles techniques de moins qu’en 2018, soit une baisse de 3,57 %. Des milliers de véhicules circulent donc sur les routes alors qu’ils sont potentiellement dangereux et polluants. Selon le CNPA, de plus en plus de Français désertent les centres techniques par crainte de devoir effectuer des réparations coûteuses et préfèrent prendre le risque de payer une amende. Au-delà du frein financier, le durcissement des règles de contrôle des véhicules depuis mai 2018 a aussi un impact. En effet, les points de contrôle sont plus nombreux et le propriétaire prend le risque de voir son véhicule immobilisé d’office s’il présente des « défaillances techniques ». Cette mesure radicale peut effrayer, notamment en milieu rural où les déplacements quotidiens ne sont pas toujours aisés sans véhicule personnel. L’organisation patronale avance également que la baisse du nombre de contrôles techniques en 2019 est liée à la crise des gilets jaunes. Ces derniers avaient combattu la nouvelle règlementation et étaient parvenu à repousser la mise en application des critères antipollution plus stricts. Originellement prévus à compter du mois de janvier 2019, ils ne sont entrés en vigueur qu’à compter du mois de juillet dernier. Selon la déclaration d’Yves Riou, l’un des responsables du CNPA, au journal Le Figaro : « Les gens ont pensé que ces nouvelles dispositions allaient une fois de plus être différées et ont attendu pour faire vérifier leur véhicule ».
Il ne faut pourtant pas perdre de vue le parc automobile français est vieillissant et a besoin d’être entretenu comme le souligne Yves Riou : « On compte aujourd’hui 39 millions de véhicules particuliers dont l’âge moyen est de 11 ans ». Aussi, pour inciter les automobilistes à se rendre dans les centres techniques, le CNPA appelle à une amende plus élevée en cas de non-contrôle technique dans les délais « afin qu’elle soit dissuasive ». Les professionnels de l’automobile vont même plus loin en proposant le recours à la vidéo-verbalisation. Il s’agirait alors de faire appel aux radars pour sanctionner les contrevenants en s’appuyant sur un fichier recensant l’ensemble des contrôles techniques menés en France et les plaques d’immatriculation des véhicules. Cette suggestion rappelle la mesure prise en octobre 2019 pour lutter contre la non-assurance des véhicules. Ce phénomène, qui concerne près de 700 000 conducteurs dans l’Hexagone, est désormais contrôlé par les radars routiers. Les automobilistes ne sont néanmoins pas sanctionnés financièrement par ce biais. Ils reçoivent un courrier les invitant à régulariser leur situation. Depuis novembre 2019, 48 000 de ces courriers ont été envoyés et 10 560 usagers ont souscrit une assurance pour leur véhicule suite à ce rappel à l’ordre.