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Le secteur du logement social sous tension

La France est l’un des pays les mieux dotés en logements sociaux : 4,6 millions, détenus par les 660 organismes HLM. Ce sont près de 18 % des ménages français qui sont logés en HLM. Le taux de construction est également particulièrement élevé puisque 88 000 logements sociaux sortent de terre chaque année. Pourtant, la liste des demandeurs ne cesse de s’allonger et tend à dépasser les 2 millions de ménages inscrits en 2018, soit une hausse de 12 % par rapport à 2015. Or, ce sont moins de 500 000 HLM qui sont attribués chaque année. Ainsi, seul un candidat locataire sur cinq peut espérer voir sa demande aboutir. Le taux de vacance est quant à lui très faible (seuls 3 % des HLM sont vacants depuis plus trois mois) et moins de 9 % des logements se libèrent chaque année.

En cause notamment, des coupes budgétaires, sous forme de baisses imposées des loyers, qui réduisent les recettes locatives. Cela représente une ponction de 890 millions d’euros en 2019 et 1,3 milliard d’euros en 2020 pour les bailleurs sociaux, ce qui ralentit leurs capacités d’investissements. Ensuite, les départs de locataires sont freinés par une différence importante de loyer avec le parc du privé (de l’ordre de 30 à 40 % plus chers).

Enfin, les acteurs du secteur sont également préoccupés par la paupérisation de la population dans ces logements. Alors qu’initialement les parcs sociaux ont vocation à favoriser la mixité sociale, en intégrant des personnes des classes populaires et des classes moyennes, dans les faits, les nouveaux entrants sont nettement plus modestes que ceux qui sont déjà logés. Par ailleurs, alors qu’en 1973 seuls 20 % des locataires HLM avaient des revenus qui les situaient parmi les 25 % des Français les plus modestes (premier quartile des revenus), ils étaient passés à 50 % en 2013…

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