Du maquillage pour fillette… dès 3 ans !

Tout est bon pour faire du business, même sur le dos des plus jeunes. Aujourd’hui, nous trouvons dans les grandes enseignes du jouet et les rayons de la grande distribution des palettes de maquillage à destination des petites filles. Il ne s’agit pas de produits destinés à se grimer pour le carnaval, mais bien de maquillage pour « faire comme la plus belle des mamans ». Les messages publicitaires sont adressés aux mères de famille : « Grâce à son coffret de maquillage, votre fille apprend à se maquiller », ainsi qu’aux enfants elles-mêmes : « Si tu veux être toujours la plus jolie des poupées, ce maquillage est fait pour toi ! ».

Le problème, c’est que ces palettes ne sont pas exempts de substances toxiques. Fards à paupières, fards à joues, gloss, rouge à lèvres… tous contiennent des perturbateurs endocriniens potentiels comme du propylparabène, du phénoxyéthanol, des phtalates…, des ingrédients soupçonnés de risques toxiques sérieux. Déjà traqués dans les produits d’hygiène et cosmétiques « adultes », il est encore plus dommageable de les retrouver dans des produits destinés aux enfants, dont les organismes sont plus fragiles et chez qui les réactions allergiques risquent d’être accrues. Pis, le magazine 60 Millions de consommateurs a repéré une palette en forme de cœur de la marque Claire’s qui n’affichait aucune liste d’ingrédients (alors que la réglementation l’exige) ni aucune consigne d’usage (du type : quelle couleur s’applique sur les yeux ou sur les lèvres ?).

Au-delà de la problématique sanitaire, se pose également la question du message véhiculé chez ces (très) jeunes filles. Il faudrait ainsi nécessairement être maquillée pour être jolie ? Une fille (ou une femme) n’en serait vraiment une que si elle se farde ? Non seulement les parents doivent être non seulement attentifs à la composition des produits destinés à leurs enfants, mais aussi vigilants sur le développement psychologique et social de ces derniers. Comme le rappelle 60 Millions en conclusion de son enquête : « une fillette n’est pas une femme en miniature. Et cela même si, pour des raisons de marketing, certains fabricants et distributeurs voient un intérêt à gommer cette frontière… ».

Partager