Nouveaux OGM : nouvelles inquiétudes ?

Le sigle OGM signifie « Organisme Génétiquement Modifié » et désigne une technique qui consiste à introduire dans le génome d’une espèce (animale ou végétale) un gène provenant d’une autre espèce.

Cette technique, appelée transgénèse, consiste en une modification de l’ADN en vue de donner à l’organisme vivant des propriétés qu’ils ne possédaient pas, par exemple en le rendant plus résistant. L’un des OGM les plus connus est le maïs MON810 de la firme américaine Monsanto, qui sécrète un insecticide lui permettant de résister à des insectes ravageurs.

Du nouveau dans le domaine de la génétique

De nouvelles techniques d’édition du génome sont apparues dès 2005. Elles permettent de modifier le génome de la plante ou de l’animal sans y introduire de l’ADN étranger. On les appelle les NBT pour « New Breeding Techniques » (en français : « nouvelles techniques de sélection » ou « nouvelles techniques génomiques »). Contrairement aux OGM « classiques », les NBT résultent d’une modification d’un gène déjà présent dans le code génétique d’origine. Elles sont considérées par leurs partisans comme plus fiables, car plus précises, et moins coûteuses. Le ministre de l’Agriculture lui-même, Julien Denormandie, s’y montre favorable : « Il ne faut pas se priver de céréales, de betteraves ou d’arbres plus résistants aux aléas du changement climatique ».

Concilier progrès scientifiques et respect de la biodiversité

Toutefois, les NBT inquiètent certains scientifiques ainsi que les associations de défense de l’environnement. Plusieurs d’entre eux ont alerté Barbara Pompili, ministre de la Transition écologique, et Jean Castex, Premier ministre, dans une tribune publiée au journal Le Monde, déclarant : « En cultivant et en disséminant dans la nature des plantes génétiquement modifiées dont on ne peut anticiper les effets, nous menaçons la biodiversité et la pérennité de notre agriculture ». En outre, ils craignent des « mutations génétiques et épigénétiques non intentionnelles ».

En 2018, la Cour de justice de l’Union européenne avait jugé que les NBT étaient bien des organismes génétiquement modifiés et devaient donc être soumis aux mêmes règles strictes que celles actuellement appliquées pour les OGM. Pourtant, une nouvelle réglementation pourrait voir le jour. Dans un rapport remis le 29 avril dernier, la Commission européenne s’est déclarée favorable aux NBT, estimant que la directive OGM actuelle « n’est pas adaptée aux progrès scientifiques et technologiques ».

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