Le 3 septembre dernier, l’agence Santé publique France a publié une vaste étude sur les « polluants du quotidien », révélant que tous les Français étaient imprégnés, et particulièrement les enfants, quels que soient leur âge, leurs habitudes ou leur localisation. Ces résultats ont été rendus publics le même jour que la présentation de la deuxième « stratégie nationale contre les perturbateurs endocriniens » du gouvernement.
L’agence a évalué six familles de polluants sur un échantillon de 1 100 enfants et 2 500 adultes, entre 2014 et 2016 : les bisphénols (qu’on retrouve dans les plastiques), les parabènes (utilisés en cosmétique), les éthers de glycol (présents notamment dans les vernis), les retardateurs de flamme bromés (incorporés aux textiles) et les composés perfluorés (omniprésents dans les mobiliers de salon). Certains sont des perturbateurs endocriniens ou des cancérigènes probables qui peuvent avoir des effets néfastes sur notre reproduction, notre métabolisme, notre système nerveux et immunitaire. Afin d’évaluer plus finement les conséquences de cette exposition sur la santé et leur évolution dans le temps, les chercheurs souhaitent renouveler ce type d’étude tous les 7 à 10 ans.
Le plan de l’exécutif, présenté par Élisabeth Borne, ministre de la Transition écologique, et Agnès Buzyn, ministre de la Santé, charge l’Anses (l’Agence nationale de sécurité sanitaire) d’établir une liste officielle des perturbateurs, en se penchant sur au moins six substances en 2020, puis neuf par an à partir de 2021. L’objectif est triple : informer, protéger l’environnement et la population (notamment en réduisant l’exposition) et améliorer les connaissances en accélérant la recherche. « L’idée n’est pas de faire peur à la population, a souligné la ministre de la Santé. C’est surtout un enjeu de transparence et de qualité de suivi de la population française (…) ».
De son côté, André Cicolella, président de Réseau environnement santé aimerait que le gouvernement aille plus loin, en demandant notamment « un financement équivalent à celui du plan cancer (1,5 milliard sur 5 ans) ».