Tarifs des auto-écoles : des disparités territoriales

En 2018, 1,6 million de personnes ont passé le permis de conduire, ce qui en fait le premier examen de France en nombre de candidats. Six ans après sa précédente enquête, l’association de consommateurs CLCV s’est à nouveau penchée sur les tarifs des auto-écoles. Loin de remettre en cause le niveau d’exigence actuel de l’examen du permis de conduire, elle pointe cependant des disparités importantes en fonction des établissements.

Ainsi, l’association a relevé les tarifs de 665 auto-écoles dans 45 départements entre avril et juillet 2019. Les enquêteurs ont comparé les offres de forfait 20 heures de conduite, puisqu’il s’agit du minimum légal pour pouvoir se présenter à l’examen. Alors que l’affichage des tarifs visible depuis l’extérieur est obligatoire depuis 1987, 14 % des auto-écoles visitées ne l’appliquent pas. Et quand les prix sont affichés, ils sont incomplets dans un tiers des cas. Cela oblige le consommateur à entrer dans les locaux pour avoir tous les renseignements, au risque de faire face à un commercial avec un discours bien rôdé…

Les tarifs varient d’ailleurs fortement d’une région à l’autre (voire d’un département à l’autre dans une même région). Ils sont fixés librement par chaque auto-école. Les charges (loyers, impôts…) diffèrent selon qu’elle est implantée dans une grande ou une petite ville, à Paris ou en province. Les enquêteurs de la CLCV ont relevé des prix allant du simple à plus du double (699 € à Lille contre 1 700 € à Paris). A cela peuvent s’ajouter d’autres charges, comme les heures de leçons supplémentaires (le forfait 20 heures est rarement suffisant pour être prêt). Là encore, le tarif horaire varie d’un établissement à l’autre (36 € dans le Nord contre 70 € à Paris).

Le prix est la seule mention obligatoire, mais d’autres informations sont déterminantes pour affiner son choix, comme le délai de présentation à l’examen ou le taux de réussite. Or elles sont rarement affichées. D’après l’enquête, seuls 3 % des professionnels ont fait cet effort. Le taux de réussite est d’ailleurs très variable lui aussi, parfois entre départements limitrophes. Bien qu’il s’agisse d’un diplôme national, mieux vaut éviter Paris (45 % de taux de réussite seulement) et préférer la Lozère (76 %), probablement en raison de problèmes de circulation moins importants…

Au vu des résultats de son enquête, la CLCV pose la question de l’harmonisation de l’évaluation lors de l’épreuve de conduite voire de l’homogénéité de la valeur du permis de conduire. Elle soutient également la préconisation d’un rapport parlementaire de février 2019 de baisser la TVA, actuellement de 20 %, pour le permis de conduire, afin d’en renforcer l’accessibilité. Enfin, elle demande que la future plateforme dédiée aux choix de son auto-école exerce un contrôle strict des informations transmises par les établissements ainsi qu’une actualisation régulière pour garantir l’efficacité de la comparaison.

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