En dehors des médicaments à prix fixes remboursés par l’Assurance maladie, une pharmacie est libre de fixer ses tarifs afin d’améliorer ses marges. Mais si les médicaments ne peuvent faire l’objet d’une quelconque opération commerciale, la pratique est légale pour les compléments alimentaires, les dispositifs médicaux et les cosmétiques.
Un mélange des genres qui pose question
Ainsi, certaines officines n’hésitent pas à recourir à des stratégies marketing dignes des grandes surfaces (cartes de fidélité, lots…) ou encore à mettre en place un intéressement avec des objectifs de ventes pour les salariés. Ainsi, ces derniers pourraient être amenés à conseiller un produit plutôt qu’un autre, soit pour déstocker un article dont la date limite approche et éviter du gaspillage, soit pour respecter un accord avec le laboratoire fournisseur.
« Prioriser des produits qui vont se périmer, c’est normal, mais pour le reste nous combattons ce type de pratique comme tout ce qui tire le métier vers la partie commerciale plutôt que la profession de santé », souligne Gilles Bonnefond, membre de l’un des principaux syndicats de pharmaciens, l’Uspo.
La pharmacie, en toute indépendance ?
D’ailleurs, le code de déontologie des pharmaciens est clair à ce sujet : « Le pharmacien ne doit se soumettre à aucune contrainte financière, commerciale, technique ou morale, de quelque nature que ce soit, qui serait susceptible de porter atteinte à son indépendance dans l’exercice de sa profession, notamment à l’occasion de la conclusion de contrats, conventions ou avenants à objet professionnel » (Art R. 4235-18 du Code de la santé publique).