Les produits dérivés du tabac, produits connexes* et autres arômes, se diversifient et touchent un public particulièrement jeune. Ils regroupent notamment du tabac à chauffer, des sachets de nicotine et des billes aromatiques.
Nouveaux usages du tabac
Les sachets de nicotine sans tabac sont apparus récemment. Ils se composent de fibres de polymères imprégnées de nicotine à glisser entre la lèvre et la gencive. Cela permet une diffusion de la substance à travers la muqueuse bucco-gingivale.
Ces produits n’entrent pour le moment dans aucune réglementation spécifique en France et en Europe. Par ailleurs, ils peuvent être confondus avec du Snus : cette forme de tabac conditionné en sachets contient une poudre de tabac à sucer ou à chiquer (dit tabac à usage oral). Sa commercialisation est interdite partout en Europe selon la directive 2014/40/UE, excepté en Suède.
Le site www.maviesanstabac.lu permet d’en savoir plus sur ces nouveaux modes de consommation.
Nouveaux risques sanitaires
Face à la hausse des intoxications depuis 2020, l’Anses a réalisé un bilan des appels reçus par les centres antipoison entre le 1er janvier 2017 et le 31 décembre 2022. La majorité des personnes intoxiquées – dont la consommation était intentionnelle – avaient entre 12 et 17 ans. Elles présentaient des syndromes nicotiniques aigus parfois sévères : vomissements prolongés avec risque de déshydratation, convulsions, troubles de la conscience, hypotension ayant nécessité un remplissage vasculaire.
L’Anses craint que le nombre de cas ne soit sous-estimé. Ainsi, elle alerte sur l’exposition des plus jeunes à la publicité massive dont ces produits font l’objet sur les réseaux sociaux. L’Agence préconise une sensibilisation de la communauté éducative, des professionnels de santé et de l’entourage des jeunes aux risques liés à l’exposition à la nicotine. Et d’ajouter que « la consommation régulière de nicotine contenue dans ces produits expose au développement d’une dépendance à moyen et long terme ».
Attention aux dérivés du tabac chez les plus jeunes
D’autres cas d’intoxications touchent de jeunes enfants, souvent au domicile. Ils résultent le plus souvent de l’ingestion accidentelle de tabac à mâcher et de tabac à chauffer. Il s’agit de bâtonnets de tabac à insérer dans un dispositif de chauffage pour produire un aérosol inhalable.
Si la plupart des cas n’ont pas présenté de symptômes graves, certains ont dû être hospitalisés.
Par ailleurs, l’Anses alerte sur les billes aromatiques, devenues une nouvelle source d’accidents domestiques. Les trois quarts des intoxiqués sont des enfants de moins de 3 ans… « Les emballages de ces produits comportent des dessins de fruits aux couleurs vives et ne sont pas munis de fermeture de sécurité. Leur présentation devrait donc être encadrée en vue de réduire leur attractivité pour les enfants », indique l’Anses. De fait, l’Agence rappelle que tous ces produits sont à maintenir hors de leur portée.
* qui ne contiennent pas de tabac mais de la nicotine