Les Français sont les deuxièmes plus grands consommateurs au monde de chewing-gums, mais rares sont ceux qui connaissent leur composition. Les équipes de France Télévisions ont enquêté dans l’usine d’un des géants du secteur, qui se trouve en Alsace, à Biesheim (Haut-Rhin).
Résine synthétique : principal ingrédient du chewing-gum
Comme son nom l’indique, le chewing-gum est composé avant tout de gomme à mâcher obtenue à partir de résine synthétique à laquelle sont ajoutés des arômes, des édulcorants ou du sucre ainsi que divers additifs. Il se présente le plus souvent sous forme de dragées, de tablettes, de billes ou encore de rouleaux.
Le groupe Mars est devenu leader du marché après le rachat en 2008 de la Wm. Wrigley Jr. Company, avec notamment les marques Freedent, Airwaves, Orbit. L’une de ses usines se trouve à Biesheim où 15 à 20 000 tonnes de gommes à mâcher sont produites chaque année pour toute l’Europe.
La résine synthétique en est l’ingrédient principal, mais sa composition n’est pas indiquée sur l’étiquette et les fabricants demeurent discrets sur le sujet. Des analyses en laboratoire révèlent la présence de copolymères d’acétate de vinyle et de laurate de vinyle ainsi que des polymères d’acétate de vinyle et ses dérivés.
L’acétate de vinyle est un composé qui se trouve également dans certaines colles, peintures ou vernis. Bien qu’il s’agisse de plastique, le chimiste Etienne Grau, qui a réalisé les tests dans le reportage, rassure sur l’innocuité de ce produit.
Les arômes, colorants et édulcorants sont ajoutés par la suite dans d’autres usines européennes.
Les chewing-gums sont-ils bons pour les dents ?
Pour autant, les chewing-gums peuvent-ils être bons pour la santé – notamment bucco-dentaire – comme le suggèrent les allégations sur les emballages ? En effet, des références prétendent prendre soin des dents, voire contribuer à maintenir leur blancheur.
D’après un dentiste consulté par France Télévisions, c’est l’action de mastiquer – et donc de saliver – qui contribue à limiter le dépôt de plaque dentaire, à condition qu’il n’y ait pas de sucre. Il recommande de limiter leur consommation à un par jour et de préférence, après un repas.
Les Français en consomment en moyenne 500 g par an et par personne (soit environ 350 dragées), juste derrière les Etats-Uniens qui en mâchent 600 g.
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Désastre environnemental
La gomme représente 30 % du produit fini (le reste concerne des additifs solubles dans la salive). Les chewing-gums sont la deuxième source de pollution derrière les mégots de cigarette (soit 100 000 tonnes de résidus plastiques par an). Sa dégradation dans la nature peut prendre jusqu’à 50 ans. Par ailleurs, les résidus de gommes à mâcher peuvent être ingérés par d’autres animaux et perturber la biodiversité.
Certaines marques proposent des alternatives sans résine synthétique, qui se rapprochent des recettes originelles, mais elles sont beaucoup plus onéreuses : jusqu’à 116 € le kilo…
Il convient également de privilégier les produits qui comportent le moins d’emballage plastique ; certaines références sont emballées individuellement, ce qui n’est pas idéal tant pour la production de plastique générée en amont que pour le déchet supplémentaire engendré au moment de le consommer.