Les prothèses auditives de classe 1 sont remboursées intégralement, contrairement aux dispositifs de classe 2, contenant des innovations technologiques plus pointues et plus chers. Les utilisateurs de la classe 1 sont-ils lésés pour autant ?
Dans son hors-série dédié aux mutuelles et frais de santé, le magazine « 60 millions de consommateurs » s’est penché sur les prothèses auditives afin de comprendre la différence entre les dispositifs du « 100 % santé » (classe 1) qui sont remboursés en totalité, et ceux de classe 2, plus chers. Les premiers sont-ils vraiment moins performants ?
Des différences sur la connectivité et le volume sonore
Les modèles du dispositif « 100 % santé » sont des appareils de moyenne gamme, qui intègrent 12 canaux de réglage, le Bluetooth pour connecter ses prothèses à son smartphone et passer des appels, une réduction du bruit et toutes les modalités ergonomiques : contour d’oreille classique, contour d’oreille à écouteur déporté et intra-auriculaires. Ils représentent environ 40 % du volume total des ventes d’audioprothèses et conviennent ainsi à tous les types de surdité.
Néanmoins, ces modèles fonctionnent avec des piles à renouveler chaque semaine et le Bluetooth n’est pas compatible avec tous les smartphones.
De leur côté, les dispositifs de classe 2 intègrent jusqu’à 24 canaux de réglages et des innovations technologiques avancées. Mais pour Brice Jantzem, président du Syndicat des audioprothésistes, « certaines caractéristiques ne sont pas franchement indispensables (…) Le plus important reste d’avoir des appareils bien réglés en amont ».
Il ajoute que ces appareils ne sont pas des solutions miracles ; bien que le gain soit conséquent dans un environnement calme (le patient peut récupérer entre un tiers et la moitié de la perte auditive), il est plus incertain dans les environnements bruyants.
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Des prothèses auditives adaptées selon les besoins
En 2023, la Société française d’audiologie a comparé les performances des deux classes, révélant des gains de l’ordre de +3 dB en moyenne avec des dispositifs de classe 2 par rapport aux classes 1 dans des environnements bruyants.
En définitive, ce sont les besoins spécifiques des utilisateurs qui guident le choix de l’appareil. « Pour une personne âgée vivant dans un cadre calme, un appareil de classe 1 est parfaitement adapté. En revanche, un chef d’entreprise qui doit mener des négociations, un enseignant constamment exposé à des interactions et à des situations bruyantes, ou un retraité très actif, bénéficieront pleinement des fonctionnalités avancées d’un appareil de classe 2 », explique Brice Jantzem.