Les certificats médicaux sont souvent demandés lors de la rentrée par divers organismes (clubs de sport, crèches, écoles, mais aussi entreprises en cas d’absence pour « enfant malade », etc.). Une corvée pour les familles, mais également pour les médecins, lesquels perdent un temps précieux face à cette charge administrative.
Des certificats médicaux inutiles…
Les médecins, par l’intermédiaire du Collège de médecine générale (CMG), s’inquiètent du nombre croissant de certificats « absurdes » qu’ils doivent rédiger : inscription au club d’échecs ou de pétanque, accès à un casier à l’école, utilisation d’une crème pour le change à la crèche, participation à un spectacle de chorale, remboursement de repas à la cantine suite à une absence…
Or, ces certificats ne sont pas nécessaires sur le plan médical et constituent une charge administrative chronophage à l’heure où les pénuries de médecins affectent de nombreux territoires partout en France. « C’est du temps médical perdu, et ça contribue à la perte de sens de l’exercice de la médecine », regrette le Dr Paul Frappé, président du CMG et généraliste à Saint-Étienne.
… et parfois illégaux !
Le Collège lance une action nommée « Septembre Violet » visant à interpeller l’opinion publique et les pouvoirs publics sur cette question, rappelant au passage que certains certificats médicaux sont illégaux.
C’est notamment le cas de ceux réclamés par les assurances, par exemple pour débloquer un capital en cas de décès auprès des ayants droit (méthode utilisée pour vérifier que la mort ne relève pas des clauses d’exclusion). Il est pourtant interdit aux praticiens de divulguer des informations sur l’état de santé de leurs patients. Des pratiques dénoncées par plusieurs médecins depuis plusieurs années, à tel point que le CMG a déclaré envisager des poursuites judiciaires auprès de France Assurance si rien ne change.
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La piste de l’autodéclaration
Parmi les recommandations formulées, le CMG propose de mettre fin aux certificats « enfant malade » et aux arrêts de travail courts, et de les remplacer par un système d’autodéclaration, comme dans d’autres pays (assorti de garde-fous pour limiter les abus). « Les patients dans ces situations n’ont bien souvent besoin ni de diagnostic, ni de traitement ou de soins, ils savent gérer. Leur demande est strictement administrative ».
Enfin, dans son communiqué, le CMG révèle que la suppression d’une seule consultation absurde par jour auprès de 60 000 médecins généralistes – à raison de 15,50 € indemnisés en part obligatoire – ferait économiser 1 million d’euros par jour à l’Assurance Maladie. Quelques changements législatifs mineurs permettraient d’y parvenir facilement.