Le 30 janvier dernier, l’Agence du service civique a annoncé aux acteurs associatifs que les nouveaux contrats de services civiques étaient suspendus à partir du 1er février et ce, jusqu’à nouvel ordre. Une mesure qui fait craindre une mise à mal de la formation et de l’insertion professionnelle des jeunes.
800 000 volontaires depuis 2010
Le service civique est accessible aux jeunes entre 16 et 25 ans (jusqu’à 30 ans en cas de handicap) et leur permet de s’engager dans des actions de terrain auprès d’organismes à but non lucratif ou de droit public agréés par l’Agence, pendant 6 à 12 mois. Le dispositif est un succès puisqu’il a séduit quelque 150 000 jeunes en 2023 et plus d’un demi-million depuis son lancement en 2010.
Pourtant, le 30 janvier 2025, l’Agence du service civique a informé par l’envoi d’un simple mail : « Il est demandé à tous les organismes d’accueil de suspendre toute entrée en mission à partir du samedi 1er février, quand bien même un contrat a été signé. » Raison invoquée : l’absence de vote du budget.
En effet, la porte-parole de l’Agence, Adèle Nangéroni, explique au Figaro : « du fait de la censure et de l’absence de budget 2025, nous sommes dans un régime dit de services votés, très contraignant pour l’engagement de nouvelles dépenses et la signature de nouveaux contrats ».
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Incertitude pour 5 000 jeunes en service civique
Le coût du programme ne permet pas à l’Agence d’avancer des frais dont elle n’est pas assurée qu’ils seront financés : sur 620 € versés aux volontaires chaque mois, 496 € sont pris en charge par l’État (80 %) et 124 euros par l’organisme d’accueil (20 %).
Aussi, une incertitude demeure pour les 5 000 jeunes ayant signé un contrat après le 1er janvier, qui pourraient voir leur mission interrompue alors qu’ils sont parfois déjà en poste.
Du côté des associations, la nouvelle est difficile à encaisser. Claire Thoury, la présidente du Mouvement associatif qui rassemble près de 700 000 associations, s’insurge : « Couper brutalement les missions, prendre une décision administrative sans réfléchir aux vraies personnes derrière, revenir sur ses engagements alimente un discrédit déjà grand ».
[EDIT : 12/02/2025]
Depuis l’adoption du projet de loi de finances 2025, les signatures de contrats de Service Civique ont de nouveau été autorisées. Pour autant, avec une baisse prévue des crédits alloués au dispositif, les associations restent sur le qui-vive.