Le ministère de la Transition écologique souhaite améliorer la collecte et le recyclage des déchets. À ce titre, une consultation publique a été lancée sur Internet. Ouverte jusqu’au 25 février, elle permettra au ministère de publier la feuille de route de l’économie circulaire dès mars 2018.
Parmi les sujets proposés, se trouve la consigne pour les bouteilles plastiques. Aujourd’hui, « on ne collecte que 56 % des bouteilles plastiques et on tombe à une ou deux sur dix dans les métropoles, du fait du nomadisme et du snacking », reconnaissait récemment Jean Hornain, le président de Citeo (l’ex Eco-Emballages). En parallèle, des acteurs privés expérimentent depuis 5 ans des kiosques de collecte sur des parkings de GMS (grandes et moyennes surfaces) ; les particuliers qui participent sont récompensés d’un bon d’achat d’1 à 2 centimes par bouteille, à dépenser dans le magasin partenaire.
Le gouvernement souhaite mettre en place un système, non pas de gratification, mais de caution. En clair, le consommateur paiera le prix de la consigne avec l’achat de sa bouteille, qu’il pourra se faire rembourser au moment de la restitution du contenant vide. Un système déjà en place dans plusieurs pays européens, notamment en Allemagne où les taux de retour dépassent les 80 %, voire 90 % pour les contenants de boissons. Là-bas, la consigne varie de 8 à 25 centimes selon le type (jetable ou réemployable) et le matériau. Si au départ la majorité des allemands y était opposée, ils sont aujourd’hui 82 % à plébisciter cette démarche selon le cabinet de Brune Poirson. Reste la question de ces kiosques privés. Si la consigne est instaurée, que vont-ils devenir ?
L’objectif de cette feuille de route est de réduire de moitié la mise en décharge d’ici à 2025 et de recycler 100 % des plastiques. Elle comporte 3 autres volets qui vont donner lieu à de nouvelles consultations d’ici quelques jours, dans lesquelles seront abordées les questions de l’écoconception, des matériaux recyclables ainsi que la consommation durable et le réemploi.
Pour le moment, le ministère exclut l’interdiction de la mise en décharge et prévoit plutôt une hausse de sa taxation. Or, il est observé que les pays européens les plus performants en termes de recyclage et de réemploi sont justement ceux ayant appliqué cette interdiction…
De leurs côtés, les collectivités ne voient pas d’un bon œil cette idée de consigne qui, pour elles, serait un manque à gagner. « Les bouteilles en plastique, c’est le seul gisement que l’on arrive à bien collecter et qui rapporte une petite recette », fait remarquer Nicolas Garnier, délégué général de l’association Amorce qui regroupe les collectivités gérant nos déchets.