Dans un rapport paru en février 2019, l’Académie de pharmacie épingle les compléments alimentaires à base de plantes dont elle souhaite réviser la liste et faire évoluer la réglementation. Actuellement, ce sont 540 plantes qui peuvent entrer dans la composition des compléments alimentaires (leur liste est annexée à l’arrêté du 24 juin 2014). Mais l’Académie leur reproche un manque d’information sur les contre-indications, l’absence de mise en garde sur les doses et durées d’utilisation ou encore des autorisations d’emploi sans fondement scientifique.
Le marché des compléments alimentaires a pesé en 2018 près de 2 milliards d’euros, en légère hausse par rapport à 2017, alors qu’ils sont bien moins encadrés que les médicaments. Les Français les apprécient et les achètent majoritairement en pharmacie (50 % des ventes). Il s’en vend également en vente directe et vente à distance, notamment sur internet (19 %), dans les circuits spécialisés comme les magasins bio (15,5 %), dans les grandes et moyennes surfaces (10 %) et dans les parapharmacies (6 %).
Mais les sages de l’Académie alertent sur la dangerosité de certaines plantes, qui peuvent entraîner des effets indésirables (douleurs abdominales par exemple), des dépendances, des troubles cardiaques ou encore des interactions néfastes avec certains médicaments. D’autres n’ont, selon eux, aucun effet nutritif ou alimentaire. À ce titre, l’Académie nationale de Pharmacie demande une révision rapide de la liste des plantes fixée dans l’arrêté et une révision de la législation européenne sur les allégations de ces compléments alimentaires.