L’endettement du secteur privé atteint des niveaux inquiétants

La Banque de France vient de publier son « évaluation semestrielle des risques du système financier français », dans lequel elle alerte sur le taux d’endettement des ménages et des entreprises qui, depuis deux ans, évolue à un rythme soutenu. Elle considère qu’il s’agit du risque financier le plus important, car cet endettement progresse plus rapidement que la croissance. Il est même le plus élevé parmi les grands pays de la zone euro.

Cette hausse actuelle de l’endettement des entreprises et des ménages s’explique en partie par un contexte général de taux bas persistant. Si l’endettement n’est pas mauvais en soi, puisqu’il permet notamment à des entreprises d’investir dans de l’innovation, la sous-gouverneure de la Banque de France, Sylvie Goulard, met toutefois en garde les ménages et les entreprises contre « la tentation de s’endetter ». En effet, d’après ce rapport, une hausse du crédit « augmente le risque de défaut et/ou les difficultés de refinancement en cas de choc macroéconomique [NDLR : modification soudaine de l’environnement économique, qui affecte la production du pays] ». Concernant les particuliers, une hausse de l’endettement fragilise les ménages déjà soumis à une charge d’endettement élevée (supérieure à 35 % des revenus).

Pour la banque de France, le sujet est d’autant plus préoccupant que les pouvoirs publics sont eux-mêmes très endettés. En cas de difficultés, « la capacité à amortir de futurs chocs devient plus limitée ».

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