Dans son dernier numéro, le magazine 60 millions de consommateurs analyse les boissons rafraîchissantes stars de l’été, à savoir les eaux aromatisées et thés glacés. Elles s’affichent moins sucrées et plus naturelles que les sodas classiques, pourtant, elles ne tiennent pas toutes cette promesse.
Boissons sucrées mises à l’amende
La « taxe soda », entrée en vigueur en 2018 et visant les boissons sucrées, a permis de faire baisser les teneurs en sucres de ces boissons mais de façon « insignifiante ou compensée par l’ajout d’édulcorants » indique le magazine. Ces édulcorants maintiennent notre appétence pour le goût sucré sans avoir aucune incidence sur le poids. De nombreux additifs et arômes sont également présents. Ainsi, une eau aromatisée n’est pas faite uniquement d’eau et de fruits (ou d’arômes), mais contient également du sucre.
Certaines références testées par le magazine sont même plus proches de la limonade que de l’eau fruitée ! Or si un produit commercialisé en France sous la dénomination « limonade » doit respecter des critères précis, à l’inverse, un fabricant de limonade peut vendre sa boisson sans la qualifier ainsi, mais en utilisant la dénomination « boisson aux extraits végétaux ». Au consommateur d’être vigilant. Quant aux fruits, ils sont peu présents… quand ils le sont. Il s’agit le plus souvent d’arômes, naturels ou artificiels.
Des additifs très présents
Du côté des thés glacés, ils restent particulièrement sucrés en comparaison des autres boissons de l’essai. Plusieurs références contiennent des édulcorants, leur permettant d’avoir une meilleure note au NutriScore (ces substituts au sucre comportant moins de calories). Il s’agit néanmoins d’additifs dont les effets sur la santé ne sont pas anodins. Des études expérimentales menées sur des animaux suggèrent des effets délétères, selon le Dr Mathilde Touvier, Directrice de l’équipe recherche en épidémiologie nutritionnelle à l’Inserm et interrogée par « 60 ». Elle précise toutefois que « chez l’homme, rien ne permet aujourd’hui d’établir (…) des effets positifs ou négatifs ».
Si les données scientifiques attestent que les boissons sucrées augmentent le risque de diabète de type 2, de caries, d’obésité, etc., le même niveau de preuve n’est pas atteint pour les édulcorants. « Les autorités sanitaires appliquent un principe de précaution : les boissons édulcorées ne doivent pas être une alternatives aux boissons sucrées ».
Enfin, il existe sur le marché des boissons infusées au thé, souvent confondues avec le thé glacé mais qui n’ont pas du tout la même teneur en thé. Dans ces boissons, une infusion au thé est diluée dans une nouvelle eau. Difficile donc d’en connaître la quantité utilisée. Elles sont moins sucrées mais contiennent souvent plusieurs additifs, comme des édulcorants, mais aussi des acidifiants, antioxydants ou correcteurs d’acidité.
Rafraîchissantes mais alcoolisées
Par ailleurs, dans son enquête, « 60 » s’est également penché sur les eaux pétillantes alcoolisées. Appelées « hard seltzers », elles sont vendues par leur fabricants comme étant plus naturelles, faiblement alcoolisées (entre 4 et 6° d’alcool) et peu caloriques. Le packaging au design simple et structuré couplé à des saveurs originales fait de ces boissons des produits à la mode, presque bons pour la santé. Or la composition les rapproche plus d’une simple recette de bière. L’habillage marketing très rodé en fait des produits faussement innovants. Une technique dénoncée par l’association Addictions France : « le discours promotionnel sur le naturel n’est que l’enrobage bio et prétendument écolo d’une boisson alcoolique ».