Rien ne se perd, rien ne se créé, tout se transforme ! Cette célèbre citation attribuée à Lavoisier fonctionne parfaitement avec le principe du surcyclage, où l’on transforme un produit pour lui donner une seconde vie.
Faire du neuf avec du vieux. Voilà une formule qui ne date pas d’hier et qui pourtant n’a jamais été autant d’actualité ! Objets et vêtements peuvent ainsi être réemployés ou détournés de leur usage premier pour leur éviter le recyclage, ou pire, la poubelle…
Qu’est-ce que le surcyclage ?
Appelé « up cycling » en anglais, le surcyclage consiste à récupérer des matériaux ou des biens voués à être jetés, pour les transformer en d’autres produits de qualité ou d’utilité supérieure. Cette démarche se différencie donc du recyclage, processus au cours duquel l’objet est détruit pour en créer un autre. Or le recyclage peut nécessiter beaucoup d’énergie, et le produit final est susceptible de perdre en qualité. En somme, le surcyclage est une forme de recyclage « par le haut ». Cette technique est souvent moins énergivore et plus écologique, puisqu’elle ne nécessite pas de transformer ou déstructurer le produit d’origine, ni de puiser à nouveau dans des ressources naturelles.
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Comment appliquer le surcyclage chez soi ?
En faisant du tri, cela peut être l’occasion de récupérer des objets ordinaires dont vous n’avez plus l’utilité, mais qui peuvent avoir une seconde vie en détournant leur usage premier. Par exemple, des fourchettes qui deviennent des patères, des boîtes de conserves customisées utilisées en guise de pots à crayons ou en cache pot pour les plantes, des boîtes à chaussures qui serviront d’organiseurs de tiroir, des vieux tissus pour fabriquer des éponges lavables de type ‘tawahi’, des bouteilles en verre en guise de vases…
Cette tendance, en plein essor depuis quelques années, concerne beaucoup les vêtements. Alors que l’industrie du textile est la deuxième plus polluante et exploitante au monde, de plus en plus de personnes se tournent vers des modes de consommation alternatifs, notamment pour s’habiller. Pour cela, l’achat d’occasion s’est déjà bien démocratisé. Mais qu’en est-il des vêtements invendables ? Des pièces trop abîmées, tâchées ou comportant un logo d’entreprise par exemple ? Impossible de les remettre telles quelles dans le circuit de distribution. Et si vous n’avez pas l’âme d’un.e couturier.ère, des entreprises se chargent de les transformer pour leur donner une seconde vie !
Pour une mode durable, raisonnée, locale et solidaire
C’est dans cette voie que sont notamment engagés des acteurs comme les boutiques Vétis à Strasbourg, Emmaüs centre Alsace avec sa boutique l’Etikette, et Le Relais Est avec ses points de ventes à travers la région. Ce dernier vient de réaliser un projet de vêtements surcyclés : plusieurs pièces sont assemblées pour former un nouveau vêtement, remis au goût du jour.
En tant que société coopérative et participative, le Relais-Est agit depuis bientôt 30 ans. L’entreprise collecte, tri et valorise des textiles de seconde main dans le but de créer des emplois pour des personnes en situation d’exclusion. Ses équipes collectent chaque jour entre 24 et 30 tonnes de vêtements, chaussure et linge de maison via les bornes de collecte disponibles sur notre territoire, qui sont ensuite acheminées vers le centre de tri de Wittenheim, dans le Haut-Rhin. L’objectif est de donner une seconde vie à un maximum d’articles collectés.
La plupart est ainsi revendu dans ses boutiques solidaires ou encore en ligne, dans sa place de marché « Le Léopard » sur la plateforme solidaire Label Emmaüs. Mais de trop nombreux vêtements se trouvent invendables pour les raisons citées plus haut. Alors depuis plus d’un an, l’entreprise d’insertion travaille avec ses équipes sur un projet de réemploi de ces vêtements. C’est ainsi qu’est née la nouvelle collection de vêtements surcyclés !
Faire perdurer des savoir-faire
Au travers de cette première collection de vêtements surcyclés, l’entreprise tend à diversifier ses champs d’actions. Elle continue d’assurer sa mission sociale tout en créant une nouvelle activité économique dans le secteur de la couture et de la réparation. À terme, l’objectif est de créer de nouveaux emplois en insertion dans le secteur de la couture.
Le surcyclage dans le domaine du textile contribue à faire perdurer des savoir-faires présents dans l’univers de la mode comme la broderie ou la couture. C’est donc un acte engagé qui va dans le sens d’une mode que les équipes du Relais Est souhaitent pour demain : durable, raisonnée, locale et solidaire. Cette collection a été baptisée « Les surcyclés du Léopard » car elle s’inscrit tout à fait dans l’esprit coloré et décalé de la friperie Le Léopard, située au centre-ville de Strasbourg et qui offre un large choix de pièces vintage à prix très accessible.
Où trouver la collection des « Surcyclés du Léopard » ?
En tant que partenaire historique d’Emmaüs France, le Relais Est soutien depuis 2016 la boutique solidaire en ligne « Label Emmaüs ». Cette plateforme permet de faire des achats écologiques et solidaires sur Internet. La boutique Le Léopard y dispose d’une «place de marché » sur laquelle est vendue cette première collection depuis le 25 septembre 2021.
Les matières premières proviennent du centre de tri de l’entreprise à Wittenheim et sont collectées dans un rayon de 150km. Le Relais Est a choisi de valoriser des pièces confectionnées dans les tissus d’antan, beaux et robustes sans trop les dénaturer. La confection a été confiée au chantier d’insertion La petite Manchester, basé à Mulhouse et qui produit des articles éco conçus dans une logique de réemploi et d’économie circulaire. Plus d’informations sur les acteurs, et les bonnes adresses du textile responsable en Alsace sur le site www.zigetzag.info