sport sur ordonnance

Le sport sur ordonnance peine à décoller

Le sport sur ordonnance, dispositif destiné à accompagner les patients souffrants de certaines pathologies vers une activité physique adaptée, est encore trop peu connu et utilisé.

Un Français sur deux ne pratique aucun sport

Alors que les découvertes médicales récentes pointent les bienfaits d’une activité physique régulière sur la santé – notamment pour prévenir ou réguler des maladies chroniques – un Français sur deux ne pratique aucun sport et un Français sur deux est en situation de surpoids ou d’obésité. Les recommandations sanitaires en matière d’activité physique sont loin d’être atteintes.

Il existe un dispositif destiné à accompagner les patients souffrants de certaines pathologies vers une activité physique adaptée (APA), communément appelé « sport sur ordonnance » (bien que le mot sport ne soit pas judicieux dans le domaine du soin car trop connoté en termes de performance).

La prescription est accessible à toute personne souffrant d’une maladie chronique, d’une affection de longue durée, d’une situation de perte d’autonomie (handicap ou vieillesse) ou encore présentant des facteurs de risque tels que le surpoids, l’obésité, la dénutrition ou l’hypertension artérielle.

Les médecins peuvent ainsi prescrire une recommandation d’activité physique sur la base d’une série de tests préalables auprès du patient (souplesse, équilibre, force, endurance), qui permet à ce dernier de se rapprocher d’une « Maison Sport-Santé » ou toute autre structure habilitée à accompagner le sport sur ordonnance.

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De nombreux freins au sport sur ordonnance

Ce dispositif a été lancé dans l’Est de la France en 2012 avant d’être généralisé à toute la France. Toutefois, il peine à se déployer en raison de nombreux freins. Tout d’abord, le fait que le sport sur ordonnance ne soit pas pris en charge par l’Assurance maladie. En effet, contrairement à une prescription de médicaments, les frais de pratiques d’une activité physique ne sont pas remboursés (certaines mutuelles et collectivités peuvent prendre en charge une partie du coût des séances sportives).

Ensuite, des disparités de prise en charge territoriales ont été constatées. En effet, dans son bilan 2023 sur le réseau des « Maisons Sport-Santé », l’Institut National de la Jeunesse et de l’Éducation Populaire (INJEP) notait les « difficultés à mobiliser les médecins et à atteindre tous les publics, ainsi que l’insuffisance de financements pérennes ».

De son côté, le Pr François Carré, s’exprimant en 2022 pour le compte de France Assos Santé regrettait « le manque de formation des médecins sur les modalités de prescription, ce qui explique une participation insuffisante du corps médical, en particulier, en ville, et le manque quasi-total de prise en charge »