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Adapter nos mobilités ?

Avec une flambée inédite des prix des carburants, mais également des impacts attestés des modes de transport que nous utilisons tant sur notre santé que sur notre climat, le moment est peut-être venu de revoir vraiment nos mobilités au quotidien.

Encore estimées à hauteur de 15% des budgets des ménages en 2019, nos dépenses dédiées à la mobilité arrivaient déjà en seconde position en termes de coûts cumulés, juste après celles dédiées à notre logement. Elles risquent de connaître un très fort accroissement dans le contexte actuel marqué par l’envolée des coûts des carburants.

Les études réalisées par l’Agence de la transition écologique (Ademe) confirment que la voiture semble toujours indispensable à 70 % des Français vivant en milieu rural contre 54 % des Français vivant en ville. En fonction de notre lieu de résidence, il est compréhensible que tous nos déplacements ne puissent être réalisés sans automobile, du jour au lendemain.

Ces études indiquent toutefois que la moitié des trajets que nous réalisons font moins de 5 kilomètres. En ville, 40 % des trajets quotidiens effectués en voiture font même moins de 3 kilomètres. Or ces trajets courts sont deux fois plus polluants qu’un trajet de plus grande distance, notamment du fait de la surconsommation de carburant quand le moteur est froid ainsi que des arrêts et redémarrages fréquents.

Effets climat et santé

Hors accidents de la route, nous savons aujourd’hui que nos déplacements en véhicules motorisés ont des conséquences à la fois directes et indirectes sur notre santé.

Contrairement aux idées reçues, les habitacles de nos véhicules ne nous protègent pas des polluants qu’ils produisent, même si nous roulons toutes vitres fermées. Les personnes installées dans notre voiture sont même aux toutes premières loges. Les polluants seraient trois à cinq fois plus présents à l’intérieur des habitacles qu’à l’extérieur. Selon l’Ademe, l’espace clos provoque en effet un phénomène d’accumulation, lié au fait que le processus d’infiltration des particules dans l’habitacle de notre auto est bien plus rapide que leur évacuation.

La surveillance mise en place par Santé publique France montre en effet une association significative entre l’augmentation des niveaux de pollution, telles que les particules fines PM2.5, et celle du nombre de décès. Au total, on estime à 40 000 le nombre de personnes qui meurent prématurément chaque année du fait de la pollution de l’air en France.

Les données statistiques réunies par le Ministère de la transition écologique indiquent que le transport reste le premier secteur en termes d’émissions de gaz à effet de serre. Il serait responsable de 31 % de nos émissions nationales. Un peu plus de la moitié (51 %) des émissions de CO2 des transports est émise par les voitures particulières.

Faire bouger nos usages ?

Des solutions technologiques nous sont régulièrement proposées consistant, par exemple, à échanger son véhicule thermique contre un autre dit « propre ». Des aides peuvent exister pour procéder à un changement de véhicule, à condition qu’il soit nettement moins polluant. Ce type d’investissement mérite d’être bien réfléchi, et de prendre en compte le reste à charge sur nos budgets, ainsi que les très probables augmentations des coûts de l’électricité au cours des prochains mois et années.

Avant même de procéder à un changement de véhicule, l’intégration d’une conduite la plus économe possible, grâce au covoiturage et à l’écoconduite, prend actuellement tout son sens pour limiter autant que faire se peut nos dépenses.
De même, lorsque les réseaux de transport en commun le permettent, le choix d’associer l’usage de différents réseaux pour intégrer une mobilité multimodale peut s’avérer gagnant.

Mobilités plus actives

L’Organisation Mondiale de la Santé, tout comme la plupart des instance sanitaires, mettent en avant l’intérêt des mobilités actives pour lutter contre la sédentarité et le cortège de maladies chroniques qui en découlent. Elle recommande 30 à 45 minutes d’activité physique quotidienne. Que ce soit pour des raisons financières, sanitaires ou environnementales, de très nombreux facteurs nous incitent à interroger nos habitudes en matière de mobilité.

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Défi remise en selle ?

Avec le retour des beaux jours et des températures plus clémentes, le moment est peut-être venu de profiter de la palette de solutions que mettent œuvre les collectivités et les associations locales. Pour celles et ceux qui ne seraient pas à l’aise avec la conduite à vélo, le Comité d’Action Deux Roues (CADR) propose des stages de vélo-école largement accessibles. Des solutions de proximité existent également pour les personnes qui souhaitent acquérir une bicyclette à moindre frais, ou simplement remettre en état leur vélo grâce aux ateliers d’autoréparation particulièrement actifs à travers nos territoires.

En attendant les nouveaux défis mobilités « J’y vais » en Grand-Est, ou « Au boulot à vélo » sur l’Eurométropole de Strasbourg, il y a certainement beaucoup à gagner à mettre en œuvre des solutions de mobilité de proximité à moindre frais.

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