Amazon détruit des stocks d’invendus

Le géant Amazon est leader du commerce en ligne (20 % de part de marché en France d’après une étude Kantar/LSA). Il faut dire que l’entreprise propose un service particulièrement attractif et de bonne qualité en termes de relation client : procédure de commande simple, livraison rapide, prise en charge des frais en cas de retour de produit, programme de fidélité, Amazon prime défiant toute concurrence (49 € par an permettant de bénéficier de la livraison gratuite en 1 jour ouvré ainsi que d’autres avantages comme des vidéos et de la musique en illimité par exemple).

Mais Amazon est aussi une « marketplace », c’est-à-dire que l’enseigne permet à des vendeurs tiers de commercialiser leurs produits via son site. En contrepartie, Amazon prélève une commission sur les transactions (c’est le cas aussi de la Fnac, Cdiscount ou encore Darty). Les vendeurs ont alors deux possibilités : soit ils stockent, emballent et expédient eux-mêmes leur marchandise chaque fois qu’une commande est passée, soit ils souscrivent au service « Expédié par Amazon ». Dans ce cas, l’enseigne se charge du stockage et de l’expédition (moyennant pour le vendeur des frais allant de 26 à 36 € par mois et par mètre cube) ; un service très intéressant pour les vendeurs dont les produits deviennent éligibles au programme Amazon Prime, ce qui leur permet de toucher les clients les plus fidèles du groupe.

Deux fois par an (le 15 février et le 15 août), Amazon procède à des inventaires et propose aux vendeurs dont les stocks ne bougent pas de leur renvoyer la marchandise ou de procéder à leur destruction, dans les deux cas aux frais du vendeur. Or la destruction revient moins chère que le renvoi : 10 centimes par unité supprimée contre 25 centimes par unité retournée… La deuxième solution est donc majoritairement choisie. Une politique tarifaire qui interroge à l’heure où les consommateurs sont de plus en plus sensibles aux questions environnementales, et notamment de gaspillage. L’UFC-Que choisir a tenté d’en savoir plus en interrogeant Amazon mais impossible de connaître les volumes détruits, les types de produits concernés ni même la manière dont Amazon procède à leur destruction. Le groupe signale seulement que des jouets, chaussures, vêtements et produits d’hygiène sont régulièrement donnés à des associations comme Dons Solidaires. Mais là encore, on ne sait pas s’il s’agit de stocks d’invendus sur la marketplace…

L’association Les amis de la Terre s’en inquiète : « Amazon détruit des invendus, mais aussi des produits qui lui ont été retournés par des clients. C’est révoltant, mais il est difficile d’agir car cette pratique n’est pas illégale ».

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