Les substituts au sel de table sont proposés pour réduire les apports en sodium dans le cadre d’un régime sans sel. Mais les produits à base de potassium peuvent présenter des risques pour la santé de populations spécifiques (insuffisants cardiaques et rénaux, hypertendus, diabétiques, sujets âgés…).
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime qu’1,9 million de décès par an dans le monde sont liés à une consommation trop élevée de sodium. En effet, un apport excessif peut entraîner une hypertension artérielle et causer une augmentation du risque de maladie cardiovasculaire. Raison pour laquelle l’OMS préconise une consommation inférieure à 2 g de sodium par jour (soit moins de 5 g de sel de table).
Excès de potassium
Pour le remplacer, la plupart des substituts contiennent du chlorure de potassium. Bien que le potassium soit un minéral naturellement présent dans notre organisme, sa consommation peut se révéler « potentiellement dangereuse pour les personnes ayant comme antécédents médicaux une hypertension artérielle, une insuffisance cardiaque, rénale ou encore un diabète », selon l’Anses (Agence nationale de sécurité alimentaire). Il est présent dans divers produits alimentaires, car il entre dans les processus de fabrication sans être mentionné sur l’étiquette.
Les apports journaliers de potassium en France sont en moyenne de 3 484 mg/j chez les hommes et de 2 755 mg/j chez les femmes. Une faible concentration dans le sang peut occasionner des crampes, de la fatigue et/ou encore des troubles urinaires. Mais la carence en potassium est rare et ne se rencontre généralement qu’en cas de régimes très hypocaloriques ou de malnutrition.
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Manque d’information du consommateur
Pour la population générale en bonne santé, un apport élevé n’entraîne pas de risque particulier. En revanche, pour des personnes âgées ou présentant certaines pathologies (insuffisance rénale ou cardiaque, diabète, hypertension), des effets indésirables peuvent apparaître : « Les manifestations cliniques de l’hyperkaliémie légère à modérée sont généralement non spécifiques, par exemple une faiblesse généralisée, une paralysie, des nausées, des vomissements et une diarrhée », indique l’Anses. La déshydratation est un facteur aggravant, qui concerne particulièrement les personnes âgées et les individus réalisant certaines activités (sport, travail en pleine chaleur…).
L’Anses a alerté les pouvoirs publics sur le manque d’information aux consommateurs et suggéré des mentions à apposer sur les produits concernés. Elle rappelle également la nécessité d’un suivi médical rigoureux et régulier des personnes à risque.