Le covoiturage consiste pour un conducteur à partager son véhicule – avec un ou plusieurs passagers – dans le cadre d’un trajet qu’il avait prévu d’effectuer pour son propre compte, et à abaisser le coût de ce déplacement. Ces dernières années, de nombreuses plateformes (Blablacar, Karos, Ecov) ont émergé afin de mettre en relation des conducteurs et des passagers. Mais elles ne représentent en réalité que 3 % des trajets en 2023… Le plus souvent, le covoiturage courte distance (moins de 80 km) est une pratique informelle.
Covoiturer sur une courte distance
En vue d’en favoriser le développement, le gouvernement a mis en place un plan national en faveur du covoiturage du quotidien. Parmi les arguments annoncés : lutter contre l’autosolisme (en France, le nombre moyen de personnes par véhicule est de 1,08 pour les trajets domicile-travail), réduire le nombre de véhicules en circulation (et donc les émissions de gaz à effet de serre) et pallier l’augmentation du prix du carburant.
Pour ce faire, ce plan comporte trois mesures pour lesquelles 150 millions d’euros sont mobilisés :
- Une prime de 100 euros pour les nouveaux conducteurs covoitureurs (à condition de réaliser minimum 10 trajets en l’espace de 3 mois) ;
- Un soutien aux covoitureurs en complément des collectivités sur le principe « 1 € de l’État pour 1 € de la collectivité » ;
- Une mobilisation du Fonds vert à hauteur de 50 millions d’euros en 2023 pour soutenir les collectivités.
Du point de vue des usagers
La Fnaut (Fédération nationale des associations d’usagers des transports) a publié dans son dernier bulletin un dossier sur la question du covoiturage courte distance dans lequel elle fait part de son analyse. Pour l’association, ce plan comporte de nombreux écueils, à commencer par une concurrence avec les services de transports collectifs. Ces derniers sont par ailleurs insuffisants et peu adaptés : des TER surchargés et en retard, des lignes d’autocars en zones périurbaines peu connues, avec « une qualité de service médiocre », etc. En outre, la Fnaut souligne les limites du covoiturage au quotidien : des difficultés dans la rencontre de l’offre et de la demande dans certaines zones ainsi que les freins psychologiques (peur de se déplacer avec un inconnu…).
Parmi ses préconisations, la Fnaut demande, entre autres, une complémentarité de ce plan avec le transport collectif, l’évaluation régulière des coûts et avantages du dispositif en concertation avec les associations d’usagers et un contrôle rigoureux des aides allouées pour éviter les abus (comme le recours de certains automobilistes au « mannequin covoituré » pour tromper les caméras).