Comment réagir face aux hausses importantes des tarifs de l’énergie en début de période de chauffe : se résigner et accepter la fatalité, ou se mobiliser et trouver des leviers adaptés pour nos factures d’énergie ?
Comme le souligne la Confédération Syndicale des Familles (CSF), l’augmentation continue des prix du gaz et de l’électricité depuis janvier 2021, atteint actuellement des sommets. Les hausses de tarifs interviennent alors que les températures extérieures baissent, au moment où l’immense majorité des foyers sera contrainte de recourir à davantage d’énergie pour se chauffer.
Pour éviter la grogne et la contestation, le gouvernement tente de limiter l’impact de l’envolée des tarifs. Ainsi la hausse des prix de l’électricité est réduite, passant de 12 % à 4 % (grâce à une baisse des taxes) et le prix des tarifs réglementés en gaz est bloqué jusqu’au printemps. Par ailleurs, le chèque énergie est également relevé de 100 euros, et pourrait être encore revalorisé en avril.
Ces mesures seront-elles suffisantes au regard des fluctuations brutales et de plus en plus fréquentes qui se manifestent depuis plusieurs années ? La CSF en doute fortement. Elle demande notamment des mesures complémentaires allant plus loin pour faire baisser les factures d’énergie de particuliers (Baisse de la TVA et de la TICFE), ainsi qu’une révision de la méthode de calcul des tarifs concertée avec les associations de consommateurs.
Causes et conséquences des hausses de tarifs de l’énergie
Concrètement, le budget énergie des ménages explose, et n’est plus tenable pour de nombreuses familles dont les conditions de vie sont fortement impactées par ces hausses.
Pour la CSF, cette crise pose, plus globalement, la question de notre dépendance énergétique et du prix de l’électricité, du pétrole et du gaz qui fluctue en permanence en fonction des aléas des marchés mondiaux. Elle nous montre qu’il est vital, pour s’en émanciper, d’investir dans les économies d’énergie par un plan massif de réhabilitation thermique des bâtiments et la systématisation du mix énergétique intégrant massivement les énergies renouvelables ; la meilleure énergie étant celle qui n’est pas consommée !
Inquiétudes accrues
Courant septembre 2021, avant même l’annonce des augmentations des prix du gaz, le Médiateur national de l’énergie avait fait réaliser une étude auprès de plus de 2 000 foyers représentatifs de la population française dans le cadre de son Baromètre annuel Énergie. Cette étude révèle que 84 % des personnes s’inquiètent quant aux répercussions des prix de l’énergie sur leur budget, (contre 79 % en 2020). 88 % des ménages indiquent qu’ils examinent régulièrement leurs factures, mais un tiers d’entre eux ne les trouvent pas claires. Autre chiffre parlant : alors qu’en 2013, 10% des foyers rencontraient déjà des difficultés pour régler leurs factures d’énergies, en 2020, 18% ont du mal à s’acquitter de ces mêmes factures, soit un peu plus de 5 millions de ménages selon l’Observatoire national de la précarité énergétique (ONPE).
Réagir ?
Une vigilance accrue s’impose pour faire face à la flambée des prix. Dans le contexte tendu que traversons, disposer des bonnes informations est particulièrement déterminant. Pour ce faire, des associations de défense des consommateurs mènent depuis longtemps des analyses de fond. Leur mobilisation est déterminante non seulement pour évaluer l’impact des mesures décidées par les fournisseurs d’énergies et les pouvoirs publics, mais également pour faire valoir les intérêts des particuliers. Rejoindre et appuyer ces associations est un acte important pour défendre nos intérêts collectifs en tant que consommateurs et usagers.
Contrôler nos dépenses
N’ayant pas tous la possibilité d’isoler nos logements, un premier levier largement accessible peut déjà consister à surveiller régulièrement ses consommations et ses factures d’énergies. C’est la démarche simple que proposent de réaliser dans notre région l’association Alter Alsace Énergie, avec l’appui des associations de consommateurs réunies au sein de la Chambre de Consommation d’Alsace et du Grand-Est et Zéro déchets Strasbourg. Dans le cadre du Défi Déclics – Foyers à énergie positive, le premier geste proposé aux particuliers en région consiste à reprendre ses factures d’énergies pour la période de chauffe précédente (second semestre 2020 à premier trimestre 2021). Elles encouragent ensuite les volontaires à relever régulièrement leurs compteurs tout au long de la période de chauffe, et à tester s’ils le souhaitent, l’efficacité ou non de différents éco-gestes.
Les résultats de ces tests en conditions réelles peuvent ensuite faire l’objet d’échanges dans le cadre d’équipes de volontaires réunies localement. L’objectif de ce défi collectif est de parvenir à réduire de 8% les consommations d’énergies au sein des équipes participantes, en traquant notamment tous les usages domestiques et les pertes qui ne contribuent en rien à notre confort.
Résultats
La mise en œuvre d’éco-gestes et le suivi de leurs impacts sur nos factures apportera autant d’arguments à faire valoir auprès des fournisseurs d’énergies et des pouvoirs publics par les collectifs et associations de défense de consommateurs. Ces arguments devront appuyer la mise en œuvre de mesures publiques favorables à une plus forte équité quant aux dépenses énergétiques des usagers que nous sommes.
POUR ALLER PLUS LOIN
Informés et actifs
Une personne informée en vaut deux. Retrouvez les informations indépendantes et prise de positions de la Confédération Syndicale de Familles, ainsi que l’actualité des associations de consommateurs en Alsace sur le site www.cca.asso.fr
Vous y trouverez également les présentations, modalités pratiques et liens d’inscription gratuite vers DECLICS – le défi des foyers à énergie positive qui se lance à nouveau dès le mois de novembre 2021