Dans son dernier hors-série consacré aux soins dentaires, le magazine « 60 millions de consommateurs » a analysé la composition de 12 dentifrices. Nombreux sont ceux à contenir des ingrédients controversés.
Les dentifrices sont constitués majoritairement d’eau, de tensio-actifs (qui font mousser le produit), de fluor le cas échéant et d’arômes. Mais ils contiennent également des agents abrasifs. Ceux-ci contribuent, en plus de l’action mécanique du brossage, à éliminer la plaque dentaire avant sa transformation en tartre. Il peut s’agir de silice, carbonate de calcium, alumine, bicarbonate de sodium, argile… Or certains sont trop abrasifs, en particulier dans les dentifrices portant la mention « action blancheur ».
Des ingrédients plus blanc que blanc ?
Sarah Brigonnet, chirurgienne-dentiste et autrice d’une thèse sur la dimension toxicologique des dentifrices, les déconseille. Si l’action blancheur agit à court terme, « à long terme, à force de diminuer l’épaisseur de l’émail, le tissu de couleur jaune situé dessous, la dentine, risque d’apparaître en transparence ». Mais difficile pour les consommateurs de le savoir. En effet, rien ne contraint les fabricants à indiquer le pouvoir abrasif des dentifrices.
Par ailleurs, les produits faits maison, à base d’argile ou de bicarbonate, sont souvent trop agressifs et sans réel effet anti-carie.
Dans son décryptage, le magazine « 60 » relève un certain nombre de substances problématiques. C’est le cas de produits tels que le laurylsulfate de sodium ou sodium lauryl sulfate (SLS), agent moussant irritant pour les gencives et muqueuses. C’est le cas encore du triclosan, un antimicrobien fortement suspecté d’être un perturbateur endocrinien.
Le dioxyde de titane (titanium dioxyde ou TiO2), parfois mentionné sous les codes CI 77891 ou E171, fait également partie des substances à risque. Or cet ingrédient ne sert qu’à opacifier la pâte et n’est donc pas indispensable. « On peut en conclure qu’il serait bon d’éviter tout apport superflu de TiO2 », écrit la Docteure Brigonnet dans sa thèse.
L’association de consommateurs UFC-Que Choisir a récemment édité un comparatif sur un grand nombre de dentifrices. Leur composition est étudiée à la loupe pour aider les consommateurs à éviter les substances à risque.
La juste dose de dentifrice
Contrairement à ce que les publicités nous montrent, mieux vaut éviter d’appliquer une généreuse quantité de dentifrice sur toute la longueur de la brosse. Les dentistes conseillent d’être mesuré dans le dosage. Il ne faut pas dépasser la taille d’un grain de maïs pour les adultes et d’un petit pois pour les enfants.
Concernant ces derniers, le respect de la dose est d’autant plus important qu’ils peuvent ingérer « jusqu’à la moitié de la pâte », selon la Docteure Brigonnet. Et le surdosage en fluor peut entraîner une fluorose dentaire (tâches sur l’émail des dents).