À l’approche de la rentrée universitaire, les demandes de logements étudiants sont à la hausse. Mais il en va de même pour les tentatives d’escroquerie.
Interrogée par Franceinfo, la directrice générale du site d’annonces immobilières pap.fr, Laetitia Caron, fait état des difficultés rencontrées par les étudiants pour trouver des petites surfaces et qui sont donc prêts à tout pour signer rapidement un bail. Elle ajoute qu’ils méconnaissent les codes et les règles du marché, ce qui les rend particulièrement vulnérables aux arnaques.
Par ailleurs, le marché de la location se révèle particulièrement tendu. Cet été, les recherches sur l’agrégateur d’annonces ont augmenté de 17 % par rapport à 2022. Or les offres ont baissé dans le même temps de 15 %. Outre l’arrivée massive d’étudiants, Laetitia Caron constate également que les jeunes actifs restent plus longtemps sur le marché de la location. Ce, en raison d’un accès à la propriété de plus en plus difficile. L’ensemble de ces facteurs crée un embouteillage, notamment dans les villes étudiantes telles que Lille, Bordeaux, Rennes, Toulouse ou Strasbourg. Une situation propice aux arnaques en tout genre. Toutefois, plusieurs signes peuvent alerter avant de louer un bien immobilier.
Des prix en dessous du marché
e jolies photos d’un bel appartement idéalement situé et à prix cassé doivent susciter la méfiance ! Les annonces doivent être cohérentes entre la surface disponible et la zone géographique concernée. Pour connaître la fourchette de prix d’un secteur, il est recommandé de comparer les offres sur différents sites de petites annonces. Les moteurs de recherche de ces plateformes permettent de renseigner ses paramètres géographiques et financiers dans la ville choisie et ainsi évaluer les prix du marché.
Des documents personnels exigés avant la visite
La liste des pièces justificatives à transmettre au propriétaire est strictement réglementée et disponible sur le site www.service-public.fr. Le propriétaire a interdiction d’en exiger d’autres, sous peine d’une amende pouvant aller jusqu’à 3 000 €. Attention aux demandes exubérantes telles qu’un extrait de casier judiciaire, une carte d’assuré social ou un relevé de compte. Ces documents sont susceptibles d’être utilisés pour usurper l’identité du candidat locataire. En outre, l’envoi de document par mail est déconseillé. Le gouvernement a mis en place la plateforme dossierfacile.fr qui vise à sécuriser le processus de dépôt de dossier.
Une demande d’argent avant la signature
Aucune somme ne doit être versée avant la signature du bail, l’état des lieux d’entrée et la remise des clés. De nombreux fraudeurs poussent les futurs locataires à verser un dépôt de garantie ou des honoraires avant la visite. Dans l’urgence, les étudiants sont plus enclins à céder… Il est par ailleurs primordial de rencontrer le propriétaire. S’il déclare vivre à l’étranger ou ne pas pouvoir se rendre sur place pour une quelconque raison, mieux vaut décliner. Enfin, ne pas donner suite à toute demande de paiement par mandat cash (Western Union ou MoneyGram par exemple), sans traçabilité et très prisé des fraudeurs. Pour rappel, le montant d’un dépôt de garantie ne peut être supérieur à un mois de loyer hors charge pour un logement vide, et deux mois hors charge pour un meublé.
Des photos sur de nombreux autres sites
Une arnaque moins répandue aujourd’hui, mais qui a beaucoup sévi,. Elle consiste pour un faux propriétaire à mettre en location un bien qui ne lui appartient pas et qui figure sur des sites de chambre d’hôtes ou Airbnb. En cas de doute, il est possible de faire une recherche inversée à partir des photos de l’annonce et vérifier ainsi l’origine du logement.
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Les annonces immobilières frauduleuses peuvent être signalées sur la plateforme Pharos. Les victimes sont invitées à alerter leur banque pour tenter d’annuler les opérations de paiement et bloquer celles à venir, puis à porter plainte.