Le film alimentaire étirable est largement répandu dans tous les foyers. Il participe pourtant à la pollution plastique, notamment dans les océans. Quelles alternatives pour s’en passer ?
Le film transparent alimentaire a été découvert par accident, en raison d’une erreur de chimie dans un laboratoire dans les années 1930. Toutefois, c’est dans les années 1950 qu’il a commencé à s’introduire dans les ménages, à une époque où « le système de stockage des aliments était moins efficace qu’aujourd’hui », explique l’écotoxicologue Leah Bendell.
Film alimentaire hautement polluant
Dorénavant, les consommateurs du monde entier utilisent du film étirable en PVDC, PVC et polyéthylène. Or, ces plastiques fins et peu résistants sont très difficiles à recycler, obstruant les machines. Par ailleurs, selon l’Organisation mondiale de la santé, le PVC et le PVDC peuvent libérer une substance chimique hautement toxique, la dioxine, lorsqu’ils finissent dans des décharges ou des incinérateurs.
Dans les océans, le PVC et le PVDC captent des bactéries et des métaux qui vont contaminer les poissons les ingérant, et nous infecter en retour. Ils s’ajoutent à la longue liste des contaminants retrouvés dans le corps humain, en raison des substances présentes dans les matériaux au contact des aliments*.
Aujourd’hui, le film plastique étirable recyclé demeure plus cher que les équivalents non recyclés. Les fabricants aux Etats-Unis arguent que ces films pourraient être facilement recyclés si les infrastructures de collecte des déchets n’étaient pas « déficientes ». De leur côté, les défenseurs de l’environnement préconisent son abandon.
A lire aussi : Interdiction des emballages plastique pour les fruits et légumes : trop d’exceptions
Alternatives au film alimentaire
Pour ce faire, des alternatives existent, à commencer par celles qui prévalaient avant l’arrivée du film étirable, à savoir le papier ciré. Aujourd’hui des entreprises réhabilitent cette technique qui consiste à enduire une fine bande de coton de cire d’abeille, d’huile de jojoba et de résine d’arbre. L’emballage est à modeler avec les mains, dont la chaleur permet de le rendre plus souple et de recouvrir les plats, bols ou sachets, comme une seconde peau (une technique qui ne convient toutefois pas à la viande ou au poisson cru).
Les plats, assiettes et bols peuvent également être recouverts par une charlotte en tissu, conçue spécifiquement pour cet usage. Il est possible d’en trouver notamment dans les magasins bio ou sur Internet (il en existe également en silicone). D’autres solutions plus économiques peuvent être appliquées comme l’utilisation de boîtes de conservation (plutôt en verre) ou encore d’une assiette en guise de couvercle. Enfin, les aliments secs (biscuits, pain, sandwich, fruits secs…) peuvent être enveloppés dans un torchon ou une serviette de table propre.
*Étude (en anglais) menée par l’ONG suisse Food Packaging Forum, dont les chercheurs ont détecté dans le corps humain plus de 3 600 substances présentes dans les matériaux au contact des aliments, dont au moins 79 sont reconnues comme particulièrement à risque. Plus d’information ici.