Depuis le 1er novembre, le dispositif Crit’Air est entré en vigueur dans l’Eurométropole de Strasbourg. Lors des pics de pollution, seuls les véhicules les moins polluants (vignettes verte, violette, jaune et orange) sont autorisés à circuler, qu’ils soient français ou étrangers. Si un tel système national peut être considéré comme une avancée sur le plan environnemental, il soulève bien des questions d’ordre pratique voire logique en région frontalière. Pour aider les automobilistes de la région, le Centre Européen de la Consommation publie un comparatif France – Allemagne des vignettes écologiques.
La qualité de l’air : une préoccupation européenne depuis 2008
En 2008, l’Europe a défini les objectifs à atteindre en matière de qualité de l’air (directive 2008/50/CE) laissant aux Etats la latitude nécessaire à sa mise en œuvre. En Allemagne, les Umweltplaketten existent depuis 2008 et une vignette verte Euro 4 est obligatoire pour pouvoir circuler dans les 56 Umweltzonen (zones environnementales), y compris pour les véhicules immatriculés à l’étranger. Ces Umweltzonen concernent plus de 20 villes et agglomérations dans le Bade-Wurtemberg, parmi lesquelles Freiburg, Heidelberg, Karlsruhe et Stuttgart (à noter que Kehl et Offenburg en sont exemptées).
Crit’Air : un dispositif national en région frontalière
Après Paris, Lyon, Grenoble et Lille, Strasbourg adopte le système Crit’Air. Les véhicules, immatriculés en France comme à l’étranger, doivent s’équiper d’une vignette définissant leur indice de pollution et qui les autorise – ou non – à circuler dans la zone prédéfinie (l’Eurométropole de Strasbourg) en cas de pic de pollution. Si les enjeux environnementaux sont les mêmes en France et en Allemagne, comme dans tous les pays de l’UE, les systèmes respectifs de part et d’autre du Rhin sont loin d’être inter-compatibles. Or, les échanges et la circulation vers l’Allemagne font partie des préoccupations quotidiennes des Français vivant en région frontalière.
Crit’Air, quelles différences entre la France et l’Allemagne ?
A peine entré en vigueur, le dispositif affiche ses différences (limites ?) car bien que répondant aux mêmes enjeux environnementaux, les Umweltplaketten allemandes et les vignettes Crit’Air présentent bien plus de différences que de points communs. Le Centre Européen de la Consommation les montre dans son étude comparative. Ainsi :
• 6 catégories en vigueur en France / 1 seule actuellement en Allemagne (vignette verte Euro 4) ;
• vignette en vigueur lors des pics de pollution en France / en vigueur en permanence dans toutes les Umweltzonen sans tenir compte de la qualité de l’air en Allemagne (à l’instar de Paris) ;
• les véhicules sans vignette sont autorisés à stationner en France / les véhicules sans vignette ne peuvent ni circuler, ni stationner en Allemagne ;
• 5 ZCR (zone à circulation restreinte) en France au 01.11.2017 / 56 Umweltzonen en Allemagne.
Le Centre Européen de la Consommation regrette qu’il n’existe aucune reconnaissance mutuelle des systèmes français et allemands obligeant les automobilistes frontaliers à connaitre les deux dispositifs et à équiper leurs pare-brise de 2 vignettes écologiques en plus des macarons obligatoires (assurance, contrôle technique,…). « Au-delà de la zone frontalière, l’Europe devrait créer une vignette écologique unique, reconnue dans tous les pays de l’UE afin de faire de la qualité de l’air en Europe une réelle cause commune », explique Martine Mérigeau, Directrice Générale du CEC.