En raison de la crise sanitaire, la consommation de produits hydro-alcooliques s’est fortement accrue depuis mars 2020. Mais il existe deux types de gels, à ne pas confondre pour assurer une bonne protection contre la COVID-19.
Les gels pour les mains sont l’un des produits phares, avec les masques, pour appliquer les gestes barrières et lutter contre la propagation du virus. Attention toutefois à bien le choisir.
Produits biocides ou cosmétiques
La DGCCRF (Répression des fraudes) a constaté la mise sur le marché de gels sous deux statuts différents : des gels hydro-alcooliques qui sont des produits biocides, et des gels pour les mains, qui sont des produits cosmétiques. Les premiers sont destinés à désinfecter les mains (ou les surfaces) en éliminant les micro-organismes tels que les bactéries, virus, champignons ou levures. Ces produits sont soumis à la réglementation relative aux produits chimiques qui impose certaines mentions sur les étiquettes, notamment un pictogramme de danger, le nom de l’alcool contenu ainsi que sa concentration. Pour justifier le statut de biocide et assurer les propriétés désinfectantes du produit, la teneur en alcool doit être au minimum de 60 % v/v (volume par volume) ou le gel doit avoir été testé selon des règles listées dans la norme NF EN 14885 (comme la norme NF EN 14476 pour attester de son caractère virucide).
Les seconds, à visée cosmétique, doivent préciser leurs fonctions nettoyantes ou parfumantes à condition qu’elles soient prouvées. En revanche, de nombreuses allégations sont prohibées sur le produit mais également sur tout support de communication : publicité, dépliant, notice, interview, vidéo, site Internet, réseaux sociaux. C’est le cas notamment des allégations verbales telles que « antibactérien », « antimicrobien », « antiviral », « antifongique », « désinfecte/ désinfectant/ désinfection », « antiseptique », « tue x % des bactéries/ virus/ microbes »…
À noter que la teneur en alcool ne doit pas être indiquée sur ce type de produit à usage cosmétique.
La DGCCRF a publié la liste complète des mentions qui ne peuvent pas apparaître sur les gels cosmétiques.
Gare à la confusion
La Répression des fraudes indique par ailleurs que « le fait d’entretenir la confusion entre un produit cosmétique et un produit biocide est susceptible d’être qualifiée comme une pratique commerciale trompeuse au sens du livre I du Code de la consommation, pratique réprimée par un délit puni d’un an d’emprisonnement et d’une amende de 300 000 euros ».
Selon les cas de figure, ce sont le fabricant, l’importateur ou le distributeur qui sont responsables au sens du règlement « cosmétiques » de la conformité des produits mis sur le marché. La Répression des fraudes précise sur son site que « tous les opérateurs doivent prendre toutes les mesures nécessaires pour retirer du marché les produits non conformes, voire les rappeler en cas de produits dangereux ».
En outre, la personne responsable doit démontrer la fonction du produit à visée cosmétique, notamment en ce qui concerne une fonction « nettoyante ».
Enfin, dans le cadre de la lutte contre la propagation de la COVID-19, seuls des produits de statut biocide doivent être utilisés si le lavage des mains à l’eau et au savon n’est pas possible…
Bien choisir un gel hydro-alcoolique
Pour garantir un produit efficace et sûr, mieux vaut :
– Privilégier l’achat d’un gel en pharmacie ou en supermarché ;
– Regarder le type d’alcool utilisé (éthanol, propane-1-ol ou n-propanol, propane-2-ol ou isopropanol)
– Vérifier le taux d’alcool qui doit être entre 60 et 80 %
– Vérifier la présence de la norme EN14476, qui atteste le caractère virucide du produit (elle indique que le produit est aussi efficace contre les bactéries et les champignons) ;
– La liste des ingrédients doit être courte (4 ingrédients idéalement selon les recommandations de l’OMS)
Enfin, un produit conforme s’évapore rapidement et ne colle pas aux mains.