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Les grandes surfaces sautent sur l’occasion

Le marché de l’occasion est en plein essor depuis plusieurs années, en témoigne le succès du Bon Coin et de Vinted. Si certaines enseignes spécialisées se sont positionnées de longue date (comme Décathlon et son « Trocathlon » dès 1986, la Fnac pour le high-tech ou encore le groupe Ïdkid pour les livres jeunesses en 2010, le textile et les jouets en 2016), la grande distribution commence seulement à se lancer. L’une des premières enseignes à sauter le pas est Auchan, qui s’est associé à Patatam, une entreprise spécialisée dans la collecte, le tri, le nettoyage et la remise en vente de fripes sur Internet. Le supermarché met également à disposition un espace de collecte pour récupérer de vieux vêtements contre un bon d’achat de 5 € maximum à valoir sur le rayon textile de l’enseigne. Olivier Dauvers, auteur et animateur du blog Grande Conso, explique à l’UFC-Que Choisir : « L’objectif est moins d’augmenter le chiffre d’affaires que de drainer du trafic en magasin, ce qui est finalement le plus important ». Les distributeurs Cora, Système U, Carrefour et E.Leclerc sont ensuite entrés dans la danse, toujours en partenariat avec Patatam qui a vu son développement boosté : 80 emplois et un nouvel entrepôt ont pu être créés.

La grande distribution nourrit également un intérêt pour les produits d’occasion high-tech, l’électroménager, les jeux vidéo et les livres, qui bénéficient d’une forte valeur ajoutée et d’un attrait pour une clientèle jeune. Certains distributeurs ont noué des partenariats avec les chaînes spécialisées dans l’achat-revente, telles que Cash Converters, Cash Express ou Easy Cash.

Si la majorité des enseignes paye en bons d’achat, seul Carrefour propose une rémunération en espèces. Toutefois, d’après les tests réalisés par l’UFC-Que Choisir, l’enseigne en profite surtout pour engranger de fortes marges. En effet, les journalistes de l’association ont proposé à la revente trois articles d’électroménager à l’état neuf ayant servi à réaliser leurs essais comparatifs pour une valeur totale estimée à 550 €. L’ensemble des produits a été repris pour un total cumulé de 150 €. Après vérification une semaine plus tard sur place, les articles étaient vendus plus du double du montant de leur rachat…

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