finance numérique équitable

La finance numérique équitable

Comme tous les ans, le 15 mars célèbre la journée mondiale des droits des consommateurs. Le thème de cette année porte sur la finance numérique équitable afin de militer pour des services financiers accessibles à tous de façon sûre et durable dans un marché où la technologie occupe aujourd’hui une place prépondérante.

La journée internationale des consommateurs a été lancée pour la première fois en 1983 à l’initiative de Consumers International, un regroupement de plus de 200 organisations de défense des consommateurs à travers le monde. La stratégie du groupe vise à « permettre aux consommateurs de tirer le meilleur parti de l’économie et de la société numériques sans avoir à faire de compromis sur la qualité (…) et le traitement équitable ».

L’objectif de la journée du 15 mars est d’offrir aux différentes organisations de défense des consommateurs la possibilité de s’exprimer sur une thématique donnée et de formuler des propositions afin d’assurer un niveau optimal de protection des consommateurs.

3 associations françaises de consommateurs sont membres de Consumers International : l’AFOC (Association Force Ouvrière Consommateurs) mais également la CLCV et l’UFC-Que Choisir.

La finance numérique équitable au cœur des préoccupations en 2022

Pour 2022, l’organisation internationale a choisi de mettre en lumière la finance numérique équitable. Les conversations entre les membres doivent faire émerger des solutions pour offrir aux consommateurs davantage de choix dans les services financiers à distance tout en garantissant leur protection, notamment en termes de respect de la vie privée et de sécurité des données, mais également contre les cyberfraudes et l’application de frais non justifiés.

Valdis Dombrovskis, vice-président exécutif de la Commission européenne en charge d’une économie au service des personnes, a déclaré : « L’avenir de la finance est numérique. Durant le confinement, nous avons vu que les citoyens pouvaient accéder aux services financiers grâce aux technologies numériques telles que la banque en ligne.

La technologie a beaucoup plus à offrir aux consommateurs et aux entreprises. Nous devrions prendre les devants et embrasser la transformation numérique, tout en atténuant les risques potentiels. »

La technologie au service de la finance

Depuis plusieurs années déjà, les services financiers numériques permettent aux consommateurs de recevoir leur salaire, d’effectuer des transferts d’argent, de régler leurs loyers ou factures. Si auparavant il fallait se rendre dans une agence bancaire pour effectuer une transaction financière (procéder à un virement, souscrire un crédit ou une assurance), aujourd’hui de telles opérations peuvent être réalisées très facilement depuis un ordinateur ou un téléphone portable.

De nouveaux produits ont été développés et de nouveaux acteurs ont émergé sur Internet ; ainsi, des plateformes ont été créées permettant l’offre de prêts entre particuliers, ou le financement de projets par un grand nombre de personnes avec de petites sommes d’argent.

Selon Consumers International, le nombre de titulaires de comptes dans les pays en développement, qui effectuent ou reçoivent des paiements par voie numérique, est passée de 57 % en 2014 à 70 % en 2017. Et la tendance s’est accentuée pendant la pandémie. Alors que les trois quarts de la population mondiale étaient confinés, les quelques commerces ouverts ont privilégié, voire exigé, des paiements par carte bancaire, les achats sur Internet ont explosé, les virements en ligne ont remplacé les espèces pour le règlement des factures. Les consommateurs de services bancaires numériques à travers le monde devraient dépasser les 3,6 milliards d’ici 2024.

Une nécessaire prise en compte des plus vulnérables

Ainsi, les nouvelles technologies ont changé le monde financier. Et, si la finance digitale offre une multitude de possibilités et de nombreux avantages aux consommateurs (tarifs imbattables, souplesse d’utilisation, limitation des contraintes), elle comporte des risques et n’est pas toujours accessible aux plus vulnérables. Si seulement un demi-million de Français ne possède pas de compte bancaire, la proportion atteint près d’1,7 milliard de personnes dans le monde (soit un peu moins de 4 adultes sur 10), principalement en Afrique et en Asie ; mais les deux tiers d’entre eux possèdent un téléphone portable.

Pour ces populations, le paiement mobile représente une solution qui pourrait permettre de tendre vers l’objectif d’accès universel aux services financiers de base et ainsi de lutter contre la pauvreté.

Ce sont là tous les enjeux des discussions de cette journée : assurer un accès fiable et sécurisé pour tous les consommateurs du monde aux services financiers numériques quels qu’ils soient.

BON A SAVOIR : L’authentification forte

Depuis le 15 mai 2021, les banques doivent recourir à un dispositif de sécurité renforcée pour vérifier l’identité de leurs clients avant toute opération en ligne. L’objectif est de lutter plus efficacement contre la fraude sur Internet.

Cette procédure dite d’authentification forte intervient dans plusieurs cas : la plupart des paiements à distance (au-delà de 30 €), l’accès au compte par son Espace client, ainsi que les opérations sensibles (ajout de bénéficiaire de virements, changement d’adresse, etc.). Elle s’appuie sur l’utilisation d’au moins 2 éléments parmi les 3 catégories suivantes : une information que vous seul connaissez (mot de passe, code personnel, question secrète, etc.), l’utilisation d’un appareil vous appartenant (téléphone mobile, montre connectée, etc.), une caractéristique personnelle (empreinte digitale, reconnaissance vocale ou faciale, etc.).

Si l’utilisation d’un smartphone n’est pas possible, les banques doivent proposer d’autres solutions : soit la saisie de deux codes, soit l’utilisation d’un boîtier fourni par la banque.

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