La vaisselle en bambou peut présenter des risques pour la santé

Les ustensiles et la vaisselle en plastique sont  de plus en plus décriés. A l’inverse, les articles en bambou n’ont jamais été aussi populaires. Or, comme l’indique un article du magazine 60 millions de consommateurs paru fin janvier, de nombreux produits en bambou ont fait l’objet d’un rappel au cours des derniers mois (articles de puériculture, vaisselle de pique-nique, « lunch box »…). Dans la majorité des cas, la Répression des fraudes (DGCCRF) note une « migration de composants [vers] les aliments » et un « risque chimique ». Cela s’explique par la nature même de ce matériau selon Anne Lafourcade, ingénieure en santé environnementale : « Alors que le bois peut être un matériau unique, par exemple taillé en forme de cuillère ou de saladier, le bambou est utilisé sous forme de fibres ou de poudre, nécessitant d’être agglomérées ». Pour ce faire, les producteurs utilisent généralement une « résine plastique de mélamine-formaldéhyde », appelée couramment « mélamine ». De mauvaise qualité, cette substance peut « relargue[r] ses composants dans les aliments ». Or, au-delà des seuils autorisés, « la mélamine peut être toxique pour les reins, et le formaldéhyde est reconnu cancérogène ».

Une enquête dédiée aux objets en bois et en bambou menée en 2013 par la DGCCRF a révélé que 13,8 % des objets en bambou présentaient des anomalies « avec par exemple la migration de formaldéhyde ». Si l’Union européenne a renforcé les contrôles sur les produits « en plastiques non conventionnels », comme le bambou mélaminé, depuis l’an dernier, la poudre de bambou n’est aujourd’hui encadrée par aucune règlementation. Par précaution, certains pays, comme l’Autriche, ont néanmoins fait le choix d’interdire la vente de vaisselle en bambou.

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