publireportage

Les limites du publireportage : quand des articles vertueux cachent de vraies publicités

Le publireportage est une pratique marketing qui consiste à faire la promotion d’une marque ou d’un produit via la publication d’un contenu rédactionnel dans un média. Cela concerne souvent la presse écrite mais parfois aussi la télévision ou Internet. Il s’agit donc d’une forme de publicité pour laquelle l’annonceur (l’entreprise qui la finance) paye un encart prévu pour du contenu éditorial.

Définition du publireportage

La publicité traditionnelle travaille sur l’image du produit ou de l’entreprise, en axant l’annonce sur la séduction et l’émotion. Le publireportage transmet une information, en développant un argumentaire plus complexe et qui se veut sérieux.

Cette pratique est très encadrée puisque plusieurs textes imposent la transparence. Notamment, l’article 10-2 de la loi n° 86-897 pour la presse dispose que « tout article de publicité à présentation rédactionnelle doit être précédé de la mention « Publicité » ou « Communiqué » ». Souvent aussi, la mention « publireportage » (ou « publicommuniqué » ou « sponsorisé ») précède ces articles. La règlementation s’applique également aux publications en ligne ainsi qu’aux contenus audiovisuels.

Tromperie du lecteur ?

Aujourd’hui, cette pratique concerne la quasi-totalité des médias. Et pour cause : le publireportage leur permet d’engranger des revenus dans un contexte économique difficile. Toutefois, le magazine « 60 millions de consommateurs » pointe des pratiques qui frôlent la publicité trompeuse. Dans certains cas, les mentions de publicité sont trop peu visibles – voire complètement absentes. Le magazine revient notamment sur les révélations de la cellule investigation de Radio France et le consortium Forbidden Stories. Tous deux ont dénoncé les pratiques de l’agence de contenus Getfluence, laquelle faisait payer une option plus chère afin que la publication d’un article apparaisse sans ces mentions pourtant obligatoires.

Certains journaux, par ailleurs sérieux, hébergent dans leurs colonnes des articles douteux, pouvant aller jusqu’à « discréditer des conseils médicaux lorsqu’ils vantent la supériorité d’un traitement » ou encore faire passer des informations de lobbying, en faveur du compteur Linky ou du glyphosate par exemple… Les médias portent la responsabilité des contenus qu’ils diffusent, mais il semblerait que certains publireportages ne soient pas remis en cause – ni probablement relus – avant publication. Un manque de sérieux et de transparence dommageable pour les consommateurs de médias.