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L’Euro numérique : le futur du paiement ?

Le 14 juillet 2021, la Banque centrale européenne (BCE) annonçait le lancement d’une expérimentation de l’euro numérique, pour un déploiement prévu à partir de 2024.

Qu’est-ce que l’euro numérique?

L’euro numérique sera la version dématérialisée de nos pièces et billets de banque. Monnaie électronique émise par la Banque centrale européenne, accessible tant aux particuliers qu’aux entreprises, elle ne remplacera pas les espèces. Elle sera utilisée en complément. L’euro numérique permettra d’effectuer des achats au quotidien, facilement, rapidement et en sécurité. Le système devrait fonctionner via des applications, des portefeuilles numériques et des cartes virtuelles.

Pourquoi l’euro numérique?

L’euro numérique émerge alors que l’essor des cryptomonnaies inquiète les États. Ces derniers craignent qu’elles ne fragilisent leur souveraineté monétaire. Ainsi, en 2019, la Banque populaire de Chine a été la première Banque centrale au monde à annoncer le lancement d’une monnaie numérique. Selon l’agence Reuters, en novembre dernier, déjà 140 millions de Chinois utilisaient le yuan numérique.

Dans un rapport publié le 2 octobre 2020 (en anglais), la BCE indiquait que l’euro numérique combinerait l’efficacité d’un instrument de paiement numérique et la sécurité d’une monnaie de banque centrale. L’émission d’une monnaie numérique « permettrait de ne pas dépendre d’instruments de paiement numériques émis et contrôlés en dehors de la zone euro, sources potentielles d’instabilité financière et de perte de souveraineté monétaire ».
Pour le Conseil national du numérique (CNNum), si la prudence est de mise, il convient de ne pas se laisser distancer dans la course à l’innovation. « Dans le domaine du numérique, ceux qui démarrent les premiers ont souvent un avantage impossible à rattraper », indique Joëlle Toledano, membre du CNNum, dans un rapport paru en novembre 2021.

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Opportunités et risques

En Europe, les principaux enjeux sont la confidentialité et le respect de la vie privée. Néanmoins, l’anonymat des paiements est loin d’être garanti. Tout d’abord parce qu’il semble incompatible avec les technologies permettant son émission et sa distribution. Ensuite, parce que cela irait à l’encontre d’autres objectifs de politique publique « comme la lutte anti-blanchiment ou contre le financement du terrorisme », précise la Cnil (Commission nationale de l’informatique et des libertés).

Inquiétude des banques

De leur côté, les banques sont plutôt inquiètes. Selon la Fédération bancaire française (FBF), les Français restent très attachés aux espèces. Les chiffres de la BCE le confirment : en 2019, 67 % des transactions en-dessous de 100 euros ont été réalisées en espèces. Cependant, l’institution monétaire estime que la baisse globale du recours aux espèces justifie le déploiement d’une monnaie numérique.

Enfin, nombreuses sont les personnes ayant des difficultés d’accès aux outils numériques, ce qui constitue un frein supplémentaire pour la FBF. Raison pour laquelle la BCE a également indiqué mettre l’accent sur l’accessibilité et la facilité d’utilisation.

Pour répondre aux différents enjeux, le projet d’euro numérique fait l’objet d’une phase d’investigation qui durera tout au long de l’année 2022. La Cnil a d’ailleurs lancé un appel « à l’émergence d’un débat public ».

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