L’horticulture gravement touchées par la crise sanitaire

Au début de la période de confinement, le 17 mars dernier, seuls les commerces de première nécessité étaient autorisés à rester ouverts. De ce fait, les fleuristes, jardineries et pépiniéristes se sont retrouvés du jour au lendemain dans l’incapacité de vendre leurs marchandises. Jusqu’au 1er avril, ils ne pouvaient vendre que de la nourriture pour animaux et des plants potagers. Certains professionnels ont pu contourner les interdictions, grâce à la mise en place de drive ou de livraisons. D’autres ont pu écouler leurs stocks avec l’envoi de bouquets à destination des Ehpad et des équipes soignantes. Mais nombreux sont ceux à avoir du détruire des millions de tiges arrivées à maturité, faute de pouvoir les commercialiser.

Du côté des vendeurs en ligne, la situation n’est pas meilleure. Si les sites Internet sont restés actifs pendant le confinement, il n’a pas été possible de maintenir une activité normale en raison de l’impossibilité de se procurer des fleurs, mais également des effectifs réduits et des retards de livraisons. Romain Raffard, le fondateur de Bergamotte.fr déclare : « Nous avons perdu 40 % de notre chiffre d’affaires durant les deux premières semaines ».

Pour Mikaël Mercier, le président de Val’hor, principal syndicat horticole qui représente plus de 50 000 entreprises : « L’horticulture risque d’être le secteur agricole le plus durement touché », précisant qu’ils sont « les seuls professionnels du monde agricole à ne bénéficier d’aucune aide spécifique, que ce soit de l’Europe ou du gouvernement ».

Pourtant, avant l’épidémie de Covid-19, le secteur connaissait un regain d’intérêt de la part des consommateurs, notamment pour la production française. Celle-ci pourrait d’ailleurs sortir gagnante de cette crise. Hélène Taquet, fondatrice du Collectif de la fleur française et agricultrice explique que « les consommateurs prennent conscience de l’importance de privilégier les fleurs locales pour limiter les émissions de CO2 et soutenir la production hexagonale. Les professionnels, quant à eux, reprennent leur destin en main et s’organisent ». La Fête des Mères, le 7 juin prochain, représente un enjeu majeur pour la filière qui compte sur cet événement pour relancer son activité.

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