Le confinement et l’arrêt partiel de l’économie ont d’importantes incidences sur le quotidien de nombreux Français, qui se retrouvent en difficulté pour payer leur loyer, leurs charges, leurs mensualités d’emprunt… Malgré les mesures gouvernementales, certains font face à une baisse significative (voire une suppression) de leurs revenus, ajoutée à une hausse de leurs charges (plus de cantines scolaire ou d’entreprise, plus de ticket restaurant, hausse de la consommation d’eau ou d’électricité…).
Plusieurs pays européens ont fait le choix de soutenir les populations fragilisées. Par exemple, l’Allemagne instaure un moratoire des loyers pour une période de trois mois au profit des locataires en difficulté, avec un délai de paiement s’étendant jusqu’à septembre 2022. Les maires de Lisbonne et de Barcelone ont décidé de geler le paiement des loyers de leurs parcs HLM jusqu’en juin 2020. Toujours en Espagne, le paiement des prêts immobiliers est suspendu, tandis que les gouvernements canadiens et anglais versent une aide aux locataires…
En France, la trêve hivernale a été prolongée, les expulsions et les coupures d’énergie sont repoussées de deux mois et les procédures d’expulsion suspendues pour quelques semaines, mais les associations de consommateurs jugent ces mesures insuffisantes. L’association Droit au logement s’inquiète d’une possible augmentation des procédures d’expulsion à la suite du confinement et craint que l’angoisse liée aux difficultés économiques s’ajoute à celle de l’épidémie. C’est pourquoi elle demande au gouvernement la mise en place d’un moratoire pendant la pandémie et ses suites. C’est aussi une demande de la CNL (Confédération nationale du logement), qui réclame également la création d’un fonds d’indemnisation des habitants, « alimenté par les amendes infligées pour non-respect des règles du confinement et par une taxation spécifique des plateformes de commerce en ligne et grands groupes (distribution) qui voient leur chiffre d’affaire exploser avec la crise sanitaire actuelle ».