Observatoire des inégalités : la situation ne s’améliore pas

L’Observatoire des inégalités a publié le 4 juin dernier son troisième Rapport sur les inégalités en France. Il a été rédigé par un collectif d’experts indépendants ayant compilé différentes statistiques et études publiques sur plusieurs thématiques comme le revenu, l’éducation, l’emploi ou encore le mode de vie. Il en ressort notamment que les écarts entre les différents milieux sociaux et l’insécurité sociale liée au « mal emploi » sont encore très forts.

En effet, d’après ce rapport, la France est le deuxième  pays européens où les riches ont les plus gros salaires, derrière la Suisse. En moyenne, les 10 % de Français les plus aisés perçoivent des revenus 6,7 fois plus élevés que les 10 % de Français les plus pauvres, après impôts et prestations sociales. Les inégalités ont tendance à se reproduire de génération en génération à cause de l’accumulation patrimoniale. Ainsi, les 10 % des Français les plus riches possèdent presque la moitié de l’ensemble du patrimoine des ménages.

L’origine sociale a des conséquences très tôt puisqu’elle influence fortement les résultats scolaires. Elle a également des effets sur l’orientation des jeunes : les enfants de cadres supérieurs sont 2,9 fois plus nombreux que les enfants d’ouvriers dans les cycles d’études supérieures. Quant aux filières conduisant aux emplois les mieux rémunérés, elles sont encore dominées par les garçons. Les choses vont en s’améliorant, mais lentement. Au rythme actuel, il faudrait en effet 170 ans pour atteindre la parité.

Concernant le « mal emploi », il touche un actif sur quatre. La précarité professionnelle est en augmentation depuis 2014. Selon les auteurs du rapport, cela serait la conséquence de la dérégulation du droit du travail qui affaiblit les salariés et des CDD de plus en plus courts. Les chômeurs les moins diplômés sont les plus démunis. Le taux de chômage de ces derniers est 3,7 fois plus élevé que celui des titulaires d’un diplôme du supérieur. Les étrangers non ressortissants de l’Union européenne sont aussi durement touchés, avec un niveau de diplôme souvent inférieur couplé à une discrimination dont ils sont victimes de la part des employeurs.

Enfin, globalement, les niveaux de vie ne s’améliorent pas pour la majorité de la population. Le mal logement touche encore près de 800 000 personnes en France. De mauvaises conditions de vie impactent également la santé. Ainsi, il y a un écart de 13 années d’espérance de vie entre les 5 % des plus pauvres (71,7 ans) et les 5 % des plus riches (84,4 ans).

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