Depuis le 5 mai 2025, onze communes de Saint-Louis Agglomération sont soumises à des restrictions d’usage de l’eau potable en raison d’une trop forte teneur en PFAS (substances perfluoroalkylées et polyfluoroalkylées). La Chambre de Consommation d’Alsace et du Grand Est ainsi que quatre autres associations se mobilisent pour défendre les usagers de ces territoires.
Dans les 11 communes de l’agglomération de Saint Louis, un arrêté préfectoral demande aux personnes fragiles de boire uniquement de l’eau en bouteille en raison de taux trop élevés de PFAS dans l’eau potable. Ces substances très persistantes sont utilisées dans de nombreux objets du quotidien (textiles, cosmétiques, ustensiles de cuisine…).
Origine de la pollution
Dans ce cas précis, l’origine de la contamination est liée à l’usage passé, sur la plateforme aéroportuaire, de mousses anti-incendie contenant des PFAS ; l’usage de ces mousses certifiées par l’OACI (Organisation Aviation Civile Internationale) était imposé par la règlementation.
La présence de PFAS a été détectée dès fin 2023, la population en a été informée en janvier 2024 sans qu’aucune restriction ne soit décidée à ce stade.
« La mesure de restriction actuelle s’appuie sur les avis du Haut Conseil de la Santé Publique (décembre 2024) et de la Direction générale de la santé (février 2025), qui ont entraîné une évolution des modalités de gestion des situations de non-conformité liées aux PFAS », indique la Préfecture du Haut-Rhin.
Un coût supporté par les habitants ?
Des travaux de mise en conformité sont envisagés dès la fin de l’année. En parallèle, la Préfecture annonce des travaux de grande ampleur avec « la construction de stations de traitement dédiées à l’élimination des PFAS par charbon actif, sur les mêmes sites, à moyen terme, à échéance 2027 ».
Des travaux dont les coûts sont estimés à près de 20 millions d’euros, possiblement supportés par la population, la Préfecture indiquant « (…) sans aucun financement extérieur, une augmentation du prix de l’eau est inéluctable pour les onze communes impactées ». Une perspective qui inquiète les associations mobilisées pour lesquelles c’est le principe du pollueur-payeur qui devrait s’appliquer.
Cette mobilisation a donné lieu à un premier courrier co-signé par la CCA-GE, Alsace nature, l’ADRA, UFC-Que Choisir 68 et CDAFAL 68, à l’attention de la Préfecture du Grand Est, l’Agence de l’eau Rhin Meuse, le Président de Saint-Louis agglomération et l’Agence régionale de Santé. Les associations demandent fermement que « les citoyens, et consommateurs ne subissent pas les conséquences financières » de cette pollution.