Le 10 septembre dernier, le gouvernement a lancé une campagne en faveur de la rénovation énergétique des bâtiments. L’objectif est de convaincre les Français d’entreprendre des travaux d’isolation dans leur logement, en changeant leurs fenêtres, en isolant les combles et en remplaçant leur chaudière, par exemple.
Le parc immobilier Français est composé de 35 millions de logements dont 7,5 millions de bâtiments dits « passoires énergétiques » diagnostiqués F ou G.
Ce plan développé par le gouvernement est dicté par une urgence sociale mais aussi écologique. En France, les bâtiments représentent 45 % de la consommation énergétique et un quart des émissions de gaz à effet de serre. Pour atteindre les objectifs de neutralité carbone fixés pour 2050, il faudrait que le parc entier soit rénové dans les normes de basse consommation (BBC). Nicolas Hulot, alors ministre de l’Écologie, avait dévoilé l’objectif du plan le 26 avril qui consiste à rénover 500 000 logements par an et un quart des bâtiments publics. Le budget s’élevait à 14 milliards d’euros sur le quinquennat. Pour beaucoup d’observateurs, ce budget reste trop insuffisant par rapport aux ambitions visées. Selon le « think tank » Institute for Climate Economics, il faudrait mobiliser 7 milliards d’euros de financement public par an, pour réussir à rénover le parc entier.
Sur les 14 milliards d’euros budgétés, 2,8 milliards d’euros sont prévus par an pour diverses actions : formations, recherche, aides aux bailleurs sociaux. 1,3 milliard d’euros serviront à la rénovation des logements privés. En 2015-2016, 290 000 logements ont été rénovés avec un budget de 3 milliards d’euros. Avec un tiers de budget en moins pour rénover 25 % de plus, le gouvernement semble ne pas se donner les moyens de ses ambitions. Nicolas Hulot déclarait sur France Inter au moment de l’annonce de sa démission : « On veut rénover 500 000 passoires thermiques – par an – . Or, on a baissé de moitié les moyens pour rénover ces bâtiments. Je sais déjà, au moment d’acter ce plan de rénovation, que l’on ne pourra pas atteindre les objectifs. »
Pour convaincre les Français de passer à l’action, le gouvernement souhaite simplifier les aides à la rénovation. Ainsi, le Crédit d’Impôt Transition Énergétique (CITE) deviendra une prime, mais le montant des aides allouées aux particuliers baissera. Le Président de la Confédération de l’artisanat et des petites entreprises, Patrick Liebus, dénonce une mesure destinée uniquement aux ménages aisés, puisque les dépenses seront trop élevées pour que les ménages en difficulté puissent investir.