Plantes médicinales : Mode d’emploi

Depuis la nuit des temps, l’être humain utilise les plantes pour se soigner. A l’heure où la surconsommation de médicaments a des effets délétères sur la santé, intéressons-nous aux vertus de ces milliers de plantes encore si méconnues. Quels sont leurs bienfaits ? Peuvent-elles nous aider à guérir ?

A l’heure où la prise de médicaments devient démesurée, l’usage des plantes médicinales retrouve aujourd’hui tout son sens. Actuellement, entre 8 000 à 12 000 personnes sont victimes chaque année des médicaments, d’après le collectif Bon usage du médicament, ce qui représente trois fois plus que les accidents de la route. En moyenne, les personnes âgées de plus de 90 ans prennent jusqu’à 10 médicaments par jour, selon une enquête menée par l’Hôpital Georges Pompidou. Hier, la prise de médicaments était considérée comme annonciateur de progrès, aujourd’hui on se questionne de plus en plus sur les effets secondaires qu’ils induisent.

Une combinaison possible

Il ne s’agit, bien sûr, pas de remplacer les médicaments par les plantes mais plutôt de comprendre comment combiner les deux. En France, parmi les 4 000 plantes recensées, 200 sont médicinales. Une synergie est possible entre nature et chimie, qui ne sont d’ailleurs pas antagonistes puisque 25 % des médicaments sont issus des plantes. Cependant, il s’agit de rester prudent et précautionneux quant à l’usage que l’on fait des plantes car des interactions existent avec certains médicaments. Ce n’est pas parce qu’elles sont naturelles qu’elles ne peuvent être dangereuses. Les conseils d’un pharmacien ou d’un praticien sont indispensables car comme pour les médicaments, chacun peut réagir différement. Tout comme l’usage de ces derniers, certaines doses et pratiques doivent aussi être respectées. Faisons le point sur les utilisations simples des plantes au quotidien.

Quelques recettes simples

Alors que les médicaments anti-inflammatoires sont souvent à l’origine d’ulcères, la réglisse peut être utilisée comme anti-flammatoire et anti-ulcéreux. Par contre, pas question d’en prendre si vous suivez un traitement pour l’hypertension au risque de faire chuter votre taux de potassium. Contre les rhumatismes ou lors d’un claquage musculaire, il est conseillé de prendre des huiles essentielles diluées de romarin, de pin citronné ou encore d’eucalyptus citronnés. Comme anti-douleurs, des massages avec des huiles essentielles bien diluées peuvent détendre les zones douloureuses. Pour apaiser les troubles du sommeil chez l’adulte comme chez l’enfant, le pavot de Californie ou Eschscholzia californica peut être pris en tisane ou en gélule. Cette plante combat la nervosité et le stress sans créer d’acoutumance. Pour soulager les maux de tête, l’application sur les tempes d’huile essentielle de menthe poivrée peut se révéler très efficace. Elle permet également de soigner les symptômes de rhume, tout comme celle d’Eucalyptus radié et de Ravintsara, notamment en inhalation.

Des précautions à prendre

L’usage de plantes en tisane ou décoction nécessite de les sécher correctement pour éviter les moisissures. Si certaines plantes permettent de guérir ou d’apaiser les maux, d’autres sont toxiques comme le gui ou la digitale. Quelques-unes sont aussi à proscrire avec l’utilisation de certains médicaments. Le millepertuis, par exemple, peut être une alternative aux anti-dépresseurs conventionnels, mais son utilisation est contre-indiquée avec certains médicaments et des traitements longs. Quant à l’usage de plantes pour les femmes enceintes, là aussi les conseils d’un médecin pharmacien ou naturopathe sont indispensables. Les huiles essentielles sont par exemple à proscrire, surtout en début de grossesse.

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