Prix des fruits et légumes : des recommandations difficiles à suivre pour les ménages modestes

L’association de défense de consommateurs Familles rurales publie, pour la 13ème année consécutive, les résultats de son observatoire des prix des fruits et légumes. Pour cela, une équipe de 64 « veilleurs consommation » a relevé les prix de 8 fruits et de 8 légumes issus de l’agriculture conventionnelle et de l’agriculture biologique, au sein de quatre types de surfaces de vente (hyper/supermarchés, hard-discounts, marchés et magasins spécialisés bio) dans 26 départements français.

D’après cette étude, les prix des fruits ont globalement baissé (- 4 % pour le conventionnel et – 8 % pour le bio) tandis que ceux des légumes ont augmenté (+ 10 % en conventionnel et + 2 % en bio). Il existe toutefois des disparités importantes selon les surfaces de vente. Ainsi, le prix du panier moyen acheté en magasin bio reste deux fois plus élevé que l’équivalent conventionnel en hard discount (90,79 € contre 42,34 €). A ce titre, il est particulièrement compliqué pour les ménages modestes d’accéder à une alimentation saine. Si une famille de quatre personnes (deux adultes et deux enfants) respectait à la lettre les recommandations de 5 fruits et légumes par jour du PNNS (programme national nutrition santé), cela leur coûterait entre 117 € et 222 € par mois, soit entre 10 et 18 % d’un smic net mensuel. Cependant, d’après Familles rurales, cela n’est pas impossible, selon les surfaces de vente et produits choisis. Si le hard discount propose les prix les plus bas, ce sont aussi les surfaces de vente où le consommateur aura le moins de choix, en particulier pour les produits bio (certains prix n’ont pas pu être relevés par les « veilleurs » faute de références en rayon). Les offres de produits d’origine française sont majoritaires sur les marchés, avec un écart de prix minime par rapport au super/hypermarché (+ 2 %). Enfin, pour une famille qui souhaite privilégier le bio, ce sont dans les magasins spécialisés que l’offre est la plus abondante, mais aussi la plus intéressante. En effet, l’association UFC-Que choisir s’est penchée de son côté sur les marges réalisées par les enseignes de la grande distribution sur les prix des fruits et légumes bio. Elle dénonce un niveau exorbitant des marges brutes sur le bio, qui sont en moyenne 75 % plus élevées qu’en conventionnel. Il est conseillé aux consommateurs de faire jouer la concurrence en comparant les prix, qui ne sont pas toujours plus intéressants dans les grandes surfaces (concernant le bio) contrairement aux idées reçues…

Enfin, Familles rurales pointe également dans son observatoire les techniques de suremballage de la grande distribution. Car si la législation impose aux distributeurs « une séparation dans l’espace ou dans le temps de produits biologiques et non biologiques », (pour éviter notamment les mélanges fortuits qui pourraient tromper le consommateur), d’autres techniques pourraient être utilisées sans créer autant de déchets supplémentaires et inutiles. Par ailleurs, le prix des denrées suremballées est indiqué « par produit » et non au kilo. Cela rend la comparaison des prix impossible et donne, selon Familles rurales, « l’illusion d’un coût moindre ».

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